Chantage royal : Eric Laurent reconnait un « accord financier » mais nie tout chantage

Le journaliste français Eric Laurent, inculpé avec une consœur pour avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc, a concédé avoir cherché un « accord financier » avec Rabat mais a réfuté tout chantage, se disant victime d'une "manipulation" politique dans une déclaration samedi à l'AFP.

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Eric Laurent. Crédit: AFP
Eric Laurent. Crédit: AFP

« Eric Laurent reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds », a déclaré à l’AFP son avocat, Me William Bourdon. « Rien dans le dossier n’établit (…) que l’un ou l’autre des journalistes aurait initié une discussion de nature financière et pas plus n’aurait exigé un paiement en contrepartie de la renonciation à publier le livre », a ajouté le défenseur d’Éric Laurent.

Ce dernier a été mis en examen, dans la nuit de vendredi à samedi, comme sa consœur Catherine Graciet, pour chantage et extorsion de fonds. Tous deux sont soupçonnés d’avoir exigé trois, puis deux millions d’euros du Maroc en échange de l’abandon de leur projet de livre et d’informations compromettantes sur la royauté.

William Bourdon dénonce « l’opération de désinformation ahurissante menée depuis 48 heures par l’avocat de Rabat » une « tentative de manipulation de l’opinion publique (qui) n’est que le prolongement d’une première manipulation, soit le traquenard ourdi par Me Naciri, émissaire du roi, pour piéger les journalistes ».

« Ce dossier apparaît aujourd’hui comme une opération politique de Rabat pour mettre en scène de façon opportuniste sa victimisation dans des conditions de complaisance qui ne laissent pas à poser question », a ajouté l’avocat, pour qui « le zèle des agents français apparaît hors normes, illustré par la désignation de trois juges d’instruction, d’évidence hors de proportion avec les faits ».

« On a voulu aussi diaboliser, discréditer les seuls journalistes qui aujourd’hui dénoncent les dérives de la monarchie chérifienne et dont l’enquête est de nature à révéler de lourds secrets », poursuit-il. « Un non-lieu sera demandé en temps et en heure et rapidement des actes de nature à établir les conditions dans lesquelles a été conçu, élaboré et avec quels appuis ce coup monté », a conclu l’avocat.

A noter que l’avocat d’Eric Laurent n’apporte aucun argument pour étayer ses propos.  On rappellera que la chaîne de télévision BFM TV avait rendu publique, dans la matinée du 29 août, une lettre contractuelle signée par Eric Laurent et Catherine Graciet. Dans ce document, on peut voir que les deux journalistes se sont engagés à ne plus rien écrire sur le Maroc contre la somme de deux millions d’euros

Avec AFP

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