Il est environ 10 heures 30 quand les premiers fidèles arrivent à la cathédrale Notre-Dame-de-Lourdes, au rond point de l’Europe à Casablanca. Quelques uns prennent la peine d’acheter une bougie et la placent dans la grotte accolée à l’édifice avant de se recueillir, debout ou à genoux, pour effectuer une prière.
Vers 10 heures 45, les fidèles gagnent progressivement les bancs de l’église. Le contraste est grand entre l’affluence et le calme qui règne, aussi bien dans la cathédrale qu’à l’extérieur. Après avoir récupéré le fascicule comprenant les paroles des chants religieux, chacun gagne sa place. Tout le monde est apprêté, et la scène nous rappelle d’où vient l’expression « être endimanché ». Fière, une fillette prend même la peine de prendre ses parents en photo.
« A vous ! » crie celui qui fait office de chef d’orchestre. Il est à peine 11 heures quand la messe débute, par un chant. Les bancs sont pleins, environ 500 personnes ont fait le déplacement, « des habitués pour la plupart », nous précise le père Daniel, qui tient l’office ce jour-ci. La majorité est originaire d’Afrique, seuls quelques Européens, Français et Espagnols, sont présents. Ajoutés à la lumière qui se reflète dans les vitraux de la cathédrale, les couleurs des quelques boubous offrent un arc-en-ciel de couleurs.
S’ensuivent ensuite pendant un peu moins d’une heure et demie prêche du prêtre, chants, et interventions de quelques fidèles sur l’autel. Parmi eux, une adolescente, dont le discours renvoie directement à notre triste actualité avec, par exemple, « prions pour les défunts victimes de la guerre ou de la migration », qui précède son appel aux politiques : « prions pour que les gouvernements trouvent la sagesse ».
Avant la fin, place au rituel de l’ostie et celui de la « paix du Christ », où les fidèles serrent la main d’un air bienveillant tous ceux qui se trouvent autour d’eux instaurant ainsi ce moment de communion, sans oublier celui de la quête.
A la sortie, place aux retrouvailles. Ceux qui n’ont pas eu le temps de se saluer avant la messe s’embrassent et échangent sur le parvis de l’église. Sur les marches, certains se font prendre en photo aux côtés du père Daniel, qui fait alors figure de vraie star, y compris pour ceux qui ne sont que de passage au Maroc, comme cette Ivoirienne et son fils, qui posent tout sourire aux côtés du religieux. Ensuite, chacun regagne la sortie, en attendant dimanche prochain.
pays de tolérance