Croissance: le FMI révise, à la baisse, ses prévisions pour le Maroc

Dans son bulletin mensuel, l’institution de Bretton Woods indique que la croissance du Maroc devrait être de 4,4 % en 2015 et demande à nouveau au royaume « de redoubler d'efforts » pour réduire le chômage.

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Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI. Crédit : AFP

Le Fonds monétaire international (FMI) revoit − légèrement − ses prévisions de croissance pour le Maroc en 2015. Dans son rapport intitulé World Economic Outlooks : Legacies, Clouds and Uncertainties, publié au mois d’octobre 2014, le FMI affirmait que le PIB marocain connaîtrait une croissance de 4,7 % en 2015. Néanmoins, dans le bulletin mensuel du FMI, le chef de mission de l’institution au Maroc, Jean-Francois Dauphin, affirme que « le taux de croissance devrait atteindre les 4,4 % » cette année.

A titre de comparaison, le ministère de l’Économie et des finances tablait, lors de la mise en place de la loi de finances, sur la même prévision de 4,4 %, tandis que le Haut-commissariat au plan estimait que le PIB allait croître de 4,8 %.

Des efforts à fournir

Dans ce document, Jean-Francois Dauphin estime également que l’inflation devrait se maintenir à un niveau « faible » de 1,5 % tandis que le déficit budgétaire devrait continuer à se réduire. Pour rappel, le royaume aura, en 2015, besoin de 24 milliards de dirhams pour combler un déficit budgétaire qui est estimé à 4,3% du PIB.

Le responsable du FMI a également indiqué que le déficit extérieur a diminué tandis que les réserves de change se sont accrues grâce à « l’émergence de nouveaux secteurs exportateurs et la récente baisse des cours du pétrole sur le marché international ont aussi contribué à ce processus de rééquilibrage ». Jean-Francois Dauphin a aussi salué la nouvelle loi de finances « qui devrait renforcer et moderniser le processus budgétaire et une autre loi bancaire élargissant les pouvoirs de régulation et de supervision de la banque centrale marocaine ».

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Dangers à l’horizon

Malgré « les progrès accomplis durant la dernière décennie » par le royaume, Jean-François Dauphin suggère que le Maroc doit « redoubler d’efforts pour promouvoir une croissance plus forte et inclusive en réduisant le chômage et l’incidence de la pauvreté ». Une remarque qui avait été déjà faite par le FMI lorsque l’institution avait accordé une nouvelle Ligne de précaution et de liquidité au royaume au mois de juillet 2014.

Selon les chiffres publiés par le HCP le 5 février, le taux de chômage comme celui du sous-emploi ont augmenté en 2014, le taux de chômage passant de 9,2% à 9,9% au niveau national et celui du sous-emploi de 9,2% à 10,3%.

Selon Jean-Francois Dauphin, le Maroc, malgré le soutien du FMI, fait encore face à de nombreux risques. Ainsi, selon le responsable du FMI au Maroc, l’économie du royaume pourrait être mise en danger par une période prolongée de non-croissance en Europe, une hausse des cours des ressources énergétiques ou encore « un accès de volatilité des marchés mondiaux ».

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Cependant, selon le rapport du FMI sur le bilan pour 2014 du Maroc, rendu public le 23 février, si le royaume poursuit les réformes, et en l’absence d’une nouvelle crise internationale ou autre mauvaise surprise, sa croissance devrait atteindre 5% en 2016, 5,3% en 2017, et  5,4% en 2018 et 2019, avec une inflation ne dépassant pas les 2% en moyenne chaque année.

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