« 2015 sera une bonne année, une année de production, de consommation et d’amélioration des équilibres macro-économiques« , a affirmé le haut-commissaire, Ahmed Lahlimi Alami, lors d’une conférence de presse à Casablanca mardi 20 janvier.

Selon le HCP, le taux de croissance devrait passer de 2,6% en 2014 à 4,8%, sur la base d’une accélération de la production agricole, le premier contributeur au PIB du royaume (9,3%). Le secteur non agricole devrait toutefois, lui aussi, croître sensiblement (+4,1%), au même titre que la demande intérieure (+5,4%). Ce taux de croissance devrait permettre la création de quelque « 170.000 emplois » et une inversion de la courbe du chômage, à 9,6% contre 9,8% l’an dernier, d’après le HCP.

Le déficit ramené à 4,5%

Il devrait également favoriser une nouvelle baisse du déficit public, s’est félicité Ahmed Lahlimi Alami. Après avoir culminé à plus de 7% en 2012, il a été ramené à 5% fin 2014 et devrait être de 4,5% en fin d’année. Cette amélioration du déficit est en partie due à l’efficacité des politiques publiques, a noté le haut commissaire, évoquant en particulier la « réussite » de la réforme de la caisse de compensation, qui subventionne des produits de grande consommation.

Après avoir atteint plus de 53 milliards de dirhams en 2012, le coût de cette caisse ne devrait pas dépasser 23 milliards de dirhams, selon la loi de finances 2015. Rappelons que pour obtenir un tel résultat, le gouvernement a tranché dans le vif en libéralisant les prix de l’essence, favorisé en cela par la chute des prix du baril de brut.

Une croissance encore fragile

« Nous espérons que les réformes engagées vont s’amplifier« , a poursuivi Ahmed Lahlimi Alami, qui a abordé le cas des régimes de retraite, à bout de souffle. Cette réforme, au menu de 2015, fait l’objet de vives critiques des syndicats, alors que les élections locales et régionales sont prévues pour juin 2015.

A noter que le Centre marocain de conjoncture prévoit également une hausse de la croissance en 2015, à 5,1 %, et que la Banque mondiale table sur 4,6%. Le CMC approuve la politique monétaire, en faisant référence aux dernières baisses du taux directeur par Bank Al-Maghrib, mais qualifie l’accélération de la croissance de « fragile » étant donné qu’elle dépend aussi et surtout de facteurs contingents : la saison agricole, les marchés étrangers et le cours du pétrole.