Dans le capital de la SNI : un tour de table royal

Quel est le réseau des participations royales et princières autour de la SNI ? Décryptage issu des archives TelQuel du 31 mai 2013.

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Le roi Mohammed VI assiste en 2014 à une session de l'Assemblée constituante tunisienne, à Tunis en 2014. Crédit: AFP PHOTO / FETHI BELAID

Les intérêts de Mohammed VI et des autres membres de la famille royale dans la SNI sont portés par trois grands ensembles. Il s’agit d’abord de Copropar, une coquille vide qui, jusqu’en 2010, ne comptait aucun salarié et que le grand public a vraiment découvert en 2003, lors d’un méga-chamboulement capitalistique qui avait complètement métamorphosé l’architecture du groupe. Copropar est devenu le holding de tête contrôlant la SNI, qui elle-même a pris le contrôle de l’ONA à partir de cette date. Impossible d’en savoir  plus sur les comptes de ce fonds. Les notes d’information publiées dans le cadre des offres publiques de retrait de l’ONA et de la SNI en 2010 révèlent néanmoins quelques éléments sur cette  structure. Près de 50% de son capital est détenu par quatre sociétés inconnues au bataillon : Providence Holding, Unihold Holding, Yano Participation et Star Finance. « Il s’agit de sociétés créées par les frères et sœurs de Mohammed VI », nous explique un connaisseur des arcanes du business royal. Plus de 9% du capital est quant à lui détenu par Ergis, l’ancienne Siger héritée de Hassan II qui a changé de dénomination en 2002. La nouvelle Siger, qui appartient exclusivement à Mohammed VI, détient plus de 41% du capital de Copropar (toujours selon les notes d’information de 2010), mais aussi une participation directe dans la SNI.

Le holding royal compte également, dans son tour de table, une structure qui se nomme Group Invest. Celle-ci a été également révélée lors des opérations de 2010. Et selon les données rendues publiques par le CDVM, il s’agirait d’une société contrôlée à 99,9% par une autre entité qui s’appelle SAR Invest. Rien qu’à son nom, on devine qu’elle appartiendrait à une Altesse Royale. Group Invest a d’ailleurs été un des principaux initiateurs qui ont mis la main à la poche lors de l’OPR sur la SNI. Alors que sa participation était insignifiante avant l’offre de 2010, la part du capital détenu aujourd’hui est de 13%.

Mais si cette structure s’est renforcée dans le tour de table, après les opérations de radiation et de fusion, d’autres sociétés en revanche ont vu leur part se diluer. RMA Watanya par exemple, propriété de Othman Benjelloun devenu non grata depuis sa tentative avortée en 1999 de prendre le contrôle de la SNI (ancienne version), a vu ses parts diminués à 3%, alors qu’il devait détenir 9% dans la nouvelle entité née de l’absorption. La compagnie avait, comme d’autres institutionnels, vendu une partie de ses titres lors des OPR.

Avec Mehdi Michbal

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