19 morts lors des heurts entre police et supporteurs de foot au Caire

L'Egypte a revu lundi à la baisse, de 22 à 19 morts, le bilan des heurts qui ont opposé dimanche des supporteurs du club de football de Zamalek à la police à l'entrée d'un stade du Caire.

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Crédit : AFP

Trois ans après la mort de plus de 70 supporteurs à Port-Saïd, au nord de l’Égypte, quand la police avait laissé s’affronter les fans de deux clubs rivaux, sciemment selon les supporteurs, le drame de dimanche 8 février au soir au Caire est le produit d’un cocktail explosif entre la violence traditionnelle des ultras du foot et les habitudes de répression brutale de toute manifestation ou regroupement par les forces de l’ordre.

Le drame de Port-Saïd avait conduit les autorités à bannir les spectateurs de très nombreuses rencontres dans tout le pays. Après celui du Caire, le gouvernement a annoncé la suspension, sans limite de temps pour l’heure, du championnat d’Égypte de première division.

« Dix-neuf personnes ont été tuées, 22 policiers blessés et 18 émeutiers ont  été arrêtés », a déclaré lundi matin Hani Abdel Latif, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Dimanche, le procureur général avait parlé de 22 morts. Le gouvernement avait ouvert le stade pour seulement 10 000 spectateurs mais la police a été largement débordée par l’afflux massif de supporteurs, qui  ont tenté de forcer les portes du stade, selon les autorités.

Plusieurs témoins interrogés par l’AFP ont expliqué qu’une seule porte avait été ouverte et que les policiers ont rapidement tiré des grenades lacrymogènes et ouvert le feu à la chevrotine. Les fusils à pompe chargés à la chevrotine sont couramment utilisés par les forces de l’ordre pour disperser des manifestants en Egypte, et parfois même des armes automatiques. « Les 19 décès sont dus à la bousculade, aucun ne porte de blessure par  balle ou plomb », a toutefois assuré à l’AFP Khaled al-Khatib, le chef des services de secours de la capitale. « Les corps présentent de nombreuses  ecchymoses, certains ont la nuque brisée », a-t-il ajouté.

Depuis que l’armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 le président islamiste élu Mohamed Morsi, policiers et soldats répriment dans le sang toute manifestation de ses partisans, mais aussi celles de militants laïcs et libéraux. Plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont ainsi été tués, essentiellement par balles et décharges de chevrotine, dans les quelques mois qui ont suivi la chute du président islamiste.

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