A l’occasion du discours de la fête du trône, le roi Mohammed VI a abordé de nombreux thèmes parmi lesquels la richesse du Maroc. A regarder de près, ce n’est pas une réflexion sur la création de la richesse qui est lancée par le souverain mais plutôt sur les outils de son évaluation. A ce sujet, le souverain a invité le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et Bank Al Maghrib (BAM) à « entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale des richesses du Maroc ».Une idée, qui semble s’inspirer de la commission Stiglitz née d’une proposition de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, mais également du travail de certaines institutions internationales.
Nouvelles méthodes de calcul de la richesse
La commission Stiglitz, également connue sous le nom « commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social », avait pour but de mener une « réflexion sur les moyens d’échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives ». En d’autres termes, cette commission devait trouver d’autres indicateurs que le PIB pour mesurer la richesse de l’Hexagone.
Autre source probable d’inspiration, les rapports de la Banque Mondiale (BM) publiées en 2005 et 2011 sur le « changement de la richesse des nations ». Cette étude prend en compte plusieurs critères comme les ressources souterraines, les ressources forestières, ou encore les ressources agricoles pour calculer la « richesse totale » des pays à travers la planète. Cette « richesse totale » est le résultat d’un calcul prenant en compte tous les critères et ne dispose pas d’unité de mesure.
Que changent-elles ?
Si l’on prend en compte le critère du PIB par habitant, le Maroc (3 084 dollars par an et par habitant (FMI, 2011)) est moins riche que d’autres pays de la région comme l’Algérie (5 503 dollars) et la Tunisie (4317 dollars) et reste supérieur a celui de la Mauritanie (1 185 dollars). Mais, en prenant en considération les calculs de richesse de la Banque Mondiale, la richesse totale du Maroc (31 677) est supérieure à celle de l’Algérie (30 249) et de la Mauritanie (11 000) mais reste inférieure à celle de la Tunisie (47 839). Il faut néanmoins noter que les données de la BM datent de 2005 ce qui signifie que les calculs de la richesse globale de ces pays ne prennent pas en compte les événements qui ont eu lieu durant le printemps arabe.
Un nouveau calcul envisagé depuis 50 ans
Ces nouvelles méthodes de calcul de la richesse « sont discutées depuis 1960 par les économistes et sociologues marocains» selon l’économiste Mehdi Lahlou. Ce dernier estime que la science économique a établi que la richesse d’un pays « inclut aussi bien les richesses matérielles qu’immatérielles ».
Concernant l’invitation lancée par le roi, Lahlou juge que les futures études du CESE et de la BAM « permettront d’établir un constat sur le plan matériel et de se pencher sur les inégalités de revenus ainsi que les inégalités sociales ».
This sounds promising. I am looking forward for more academic, and scientific debate on this. The issue stated in this article is indeed very much up to date and highly debated in Human sciences ; economics being one of them.
I personally believe that we ought to think of alternatives to GDP, GDP per capita … and other measures of this kind. The human condition is very complex to be summarized in numbers that could be interpreted in endless ways.