The end has no end

Par Réda Allali

Il fut un temps ou nous existions. Nous avions droit à des petits morceaux de gloire de temps en temps. Pas des énormes tranches, mais assez pour avoir l’impression d’être allé au bout de ses limites. C’est ce que demande un supporter, finalement. Aller en coupe du monde, jouer trois ou quatre matches, vivre l’attente et le retour, l’analyse infinie… C’était les années 1980, 1990, trois participations aux phases finales de la coupe du monde. Puis, nous avons commencé à être éliminés le dernier jour des phases qualificatives. Contre le Sénégal pour la coupe du monde 2002, et contre la Tunisie pour 2006.

Nous existions toujours, mais dans les éliminatoires. Pas brillant, mais toujours mieux que la suite. Celle que tout le monde connait : éliminés dès les premiers matches des éditions 2010 et 2014, tenus en échec pas des adversaires aussi redoutables que la Centrafrique ou la Gambie. Nous avions alors cessé d’exister, sportivement parlant. Depuis cet été, c’est devenu presque physique. Pas d’entraineur, pas de fédération, pas d’équipe. Pas de matches, fin des activités, wachoukrane.

On ne voit pas très bien ce qu’il pourrait y avoir de pire. Pourtant, ça vient… Le 5 mars dernier, le Maroc a affronté le Gabon à Marrakech, avec Hassan Benabicha sélectionneur pour un match. L’idée était de réunir les joueurs dans l‘optique de la CAN 2015 à la maison, de ne pas laisser passer une date FIFA, et dans la foulée de calmer un peu la cohorte des supporters grognons. C’est tout l’inverse qui s’est produit. Benatia, le capitaine, refuse de venir cautionner un match dépourvu de sens. Qu’importe, on donne le brassard à Taarabt. Difficile d’imaginer un choix plus contestable. Le surdoué qui a claqué la porte deux fois est de nouveau sommé de nous sauver. Dans vestiaires, les dents grincent. On convoque des joueurs à tester qui n’entrent pas en jeu (Chahchouh, meilleur buteur du championnat turc qui fait le déplacement pour rien), on fait jouer des gens qui ne seront jamais prêts pour 2015 (Allioui, Asbahi). Au final, devant des tribunes vide, le Maroc et le Gabon font match nul.

Pire qu’une défaite, qu’une élimination, cette comédie est arrivée à nous convaincre qu’il valait mieux ne pas jouer. On nous annonce désormais que le nouveau sélectionneur ne sera connu qu’à la suite de l’élection du bureau fédéral, la date n’est pas encore annoncée… Que faire d’ici là ?… Constater que la chute continue…