La banque centrale maintient le taux directeur inchangé. Que faut-il comprendre ? Rien d’extraordinaire. Les hommes de Abdellatif Jouahri gardent dans le viseur des indicateurs pour définir la nécessité de serrer ou desserrer le robinet du crédit. C’est ce qui préside à la hausse et à la baisse du taux directeur. Le message de Bank Al-Maghrib, à l’issue de sa réunion trimestrielle, est donc « wait and see » : la situation n’est pas aussi bonne qu’on le souhaite, mais techniquement Bank Al-Maghrib ne peut rien faire.
L’économie est dans le doute. Nous le savons, certes, mais le wali de la banque centrale le confirme dans son discours, qui ne manque pas de messages. Selon ses propos, la croissance économique pour 2014 devrait se situer entre 2,5 et 3,5%. Pas grand-chose en fait ! Ensuite, les réserves en devises resteront ce qu’elles sont : à peine de quoi tenir 4 mois et 10 jours d’importations. Les phosphates ne se vendent plus comme avant (en valeur), les entrées en devises en pâtissent. Ce qui en dit long sur le fantasme de la diversification de l’offre exportable marocaine.
Enfin, la libéralisation du change. Les officiels marocains affectionnent tout particulièrement deux expressions fanfaronnes : résilience et ouverture. Salaheddine Mezouar est le champion de la résilience « rêvée » et non atteinte, alors que ses prédécesseurs sont les théoriciens de l’économie ouverte. L’économie marocaine n’est ni résiliente ni ouverte. Tant que le dirham demeure prisonnier du panier de BAM, parler d’ouverture et de résilience est une fiction politique. Jouahri l’a dit… diplomatiquement : pas de liberté de change sans pré-requis. Devinez lesquels !