Depuis quelques jours, le Maroc connaît une vague de contestation étudiante. La raison: le lancement par le ministère de l’Education d’un programme informatisé appelé « Massar ». Ce nouveau système permettrait aux parents de suivre via les sites des établissements, le parcours scolaire de leurs enfants (emplois du temps, dates d’examens, notes et résultats). Et ce, du primaire jusqu’au baccalauréat. 

Sauf que la cible du projet, à savoir les élèves, s’opposent à ce projet. Depuis quelques jours, un nombre considérable de marches se sont tenues dans différentes régions du Royaume.  L’Union des étudiants pour le changement du système éducatif a répertorié une vingtaine de mobilisations qui se sont déroulées dans 12 villes du pays.

Ces manifestations ne résultent pas d’un appel. Les manifestants ne se sont pas organisés via les réseaux sociaux, mais il existe plusieurs pages Facebook contre le projet Massar. Esquivant la question sur l’incidence que pourrait avoir ce projet sur leurs études, un des élèves qui tient une des pages anti-Massar explique :  » On ne se soucie pas des problèmes du gouvernement, ce que nous voulons c’est que ce dernier ne menace pas nos chances d’avoir notre baccalauréat. » Les revendications ne sont pas claires dans la tête de nombreux étudiants qui manifestent. Une vidéo montre que, pris à parti par l’un d’entre eux, le Chef du gouvernement a cherché à comprendre le malaise. L’un des étudiants répondu à Abdelilah Benkirane: « nous ne sommes pas contre Massar, nous voulons l’égalité des chances ».

Du côté de l’UECSE, union regroupant des étudiants mais aussi des élèves, la lecture du projet Massar est différente. Selon Anas Hmam, secrétaire générale de l’union, le projet Massar ne peut qu’être utile pour l’élève. Il nous explique : «ce n’est pas contre Massar qu’il faut se mobiliser mais contre tout le système éducatif qui est en ruine. »