Les oiseaux enchanteurs de Dhafer Youssef

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Retour. Dix ans après Digital Prophecy, le oudiste Dhafer Youssef revient sur le devant de la scène arabe contemporaine avec un nouvel album intitulé Birds Requiem.

A l’image d’Ibrahim Maalouf, Dhafer Youssef fait partie de ces artistes qui, en composant une musique universelle, redonnent un nouveau souffle au paysage musical arabe. Avec Birds Requiem, le oudiste et vocaliste rend un hommage poignant à sa mère, décédée pendant la composition de l’album. Pour ce disque, le Tunisien reste fidèle à son identité, nous prend par les sentiments sans pour autant céder à la mièvrerie. A coups de luth et de voix envoûtantes, Birds Requiem, moins électro qu’espéré, dessine un paysage gris qui nous fait voyager dans les souvenirs du musicien. Très intimiste, cet album est aussi le fruit d’une complicité : Dhafer Youssef y est accompagné de son ami d’antan, le trompettiste norvégien Nils Petter Molvær. Si l’atmosphère est toujours aussi spirituelle, certaines chansons se démarquent du lot. En témoigne le très futuriste Archaic Feathers ou encore 39th Gulay (to Istanbul), morceau rock qui marque une rupture nette avec le calme qui se dégage de l’opus. Pour cette piste, guitares électriques saturées et batteries nous font tourbillonner dans une ambiance plus agitée. En somme, Birds Requiem est le disque de la maturité, où Dhafer Youssef propose une musique plus pure, qui puise son essence dans les sonorités traditionnelles orientales tout en s’ouvrant à des références plus internationales.  

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