Smyet bak ?
Benacer Ben Ali. Il était simple mokhazni, que Dieu ait son âme.
Smyet mok ?
Fadma Bent Mohamed. C’était une femme qui ne parlait presque pas un traître mot d’arabe. Allah yer7emha.
Nimirou d’la carte ?
V 5090. Et je suis né le même jour que Sidna Aïssa (Jésus), un 25 décembre.
Vous avez accusé un ancien ministre des Finances d’avoir touché illégalement 400 000 DH durant son mandat. C’est Salaheddine Mezouar que vous visiez ?
M. Mezouar s’est peut-être senti concerné mais, à aucun moment, je n’ai parlé de lui. J’ai simplement dit que des hauts fonctionnaires touchent des primes astronomiques sans que cela n’apparaisse nulle part. Alors que la transparence exige que toute somme dépensée soit soumise au contrôle du gouvernement et du parlement.
Mezouar menace de porter plainte contre vous. Cela ne vous inquiète pas ?
Il peut le faire s’il en ressent le besoin. Moi, je m’en tiens au principe que toute dépense de l’Etat doit laisser une trace. Il y a des pratiques qui ne cadrent plus avec le Maroc d’aujourd’hui.
Est-ce vrai qu’on a fait pression sur vous afin que vous lui présentiez des excuses et que vous avez fini par céder ?
Celui qui fera pression sur Abdelaziz Aftati n’est pas encore né. Certaines parties, dont des médias publics, ont essayé de me pousser à le faire. Je leur ai répondu qu’il vaudrait mieux préparer une bonne équipe d’avocats.
On raconte que le Chef de gouvernement a demandé aux députés de surveiller leur langage. Info ou intox ?
Abdelilah, que je connais depuis longtemps, est quelqu’un de spontané avec tout le monde. Nous savons que certaines déclarations peuvent le gêner, mais il fait avec. C’est un commis de l’Etat qui a des contraintes, et nous le comprenons.
A-t-il beaucoup changé depuis qu’il est Chef du gouvernement ?
Non. Malgré la pression et le stress, il est resté le même et nos relations sont cordiales. Il accepte nos critiques et demande toujours conseil. Il lui arrive encore de faire des blagues en pleine réunion du secrétariat général du PJD.
Le Conseil constitutionnel vient d’invalider l’élection de trois députés PJD à Tanger, dont le ministre Boulif. Allez-vous encore crier au complot ?
Nous nous abstiendrons de critiquer la décision du Conseil constitutionnel, d’autant que sa décision semble fondée : un minaret apparaît sur un tract électoral de notre liste à Tanger. Or, la loi interdit tout recours à des symboles religieux ou nationaux.
Vous ne trouvez pas qu’avec vos 107 députés, vous prenez beaucoup de place dans l’hémicycle ?
Non, ce n’est pas une OPA. Nous sommes et resterons un parti qui exerce une partie du pouvoir avec d’autres partenaires, la monarchie en premier lieu. Je souhaite rappeler que le pays ne gagnerait rien si on continue à essayer de tirer le PJD vers le bas. Il est temps qu’on se mette à travailler ensemble.
Vous avez un peu l’étiquette “grande gueule”. L’êtes-vous ?
Peut-être que c’est dû à mon tempérament de fils de la campagne, amazigh de surcroît. Je vous assure que je suis le plus gentil des députés PJD (rires). Je cherche seulement à être en paix avec moi-même et avec mon entourage.
L’interdiction de la publicité pour les boissons alcoolisées, c’est une nouvelle “fatwa” pour caresser vos bases dans le sens du poil ?
Je ne vois pas pourquoi les gens se focalisent sur ce genre de questions. Le PJD, comme la gauche à une certaine époque, a contribué à instaurer la paix sociale au Maroc. Agir sur des aspects de la vie des citoyens, comme interdire la publicité pour les boissons alcoolisées, relève de cette démarche.
Comment jugez-vous les rapports entre le PJD et le Palais ?
Je suis quelqu’un de modeste qui n’a rien à voir avec les hautes sphères. Cela ne m’empêche pas de penser que le roi a le droit de s’entourer de conseillers, à condition qu’ils n’interviennent pas dans les prérogatives du gouvernement en dictant la marche à suivre.
Ne craignez-vous pas qu’au bout de cinq ans, on dise que le PJD est un parti du Makhzen ?
Je dirai bravo à celui qui réussira un tel exploit ! Mais je ne pense pas que l’Etat souhaite “makhzéniser” notre parti. Ce qu’il nous faut, par contre, c’est un contrat social et un contrat économique pour le bien de notre pays.
Avez-vous déjà rencontré Mohammed VI ?
Oui. A maintes reprises, à chaque fois qu’il vient à Oujda. Mais nous n’avons jamais vraiment discuté. En tant que député, j’attends mon tour pour saluer le chef de l’Etat comme le veulent les traditions de notre pays. Récemment, j’ai même eu l’honneur de faire la prière quelques rangs derrière lui.
Le baisemain, vous êtes pour ou contre ?
Je ne lui ai jamais embrassé ni la main, ni l’épaule. Mais cela ne veut pas dire que je ne le respecte pas en tant que symbole de l’Etat. D’ailleurs, personne ne m’en a jamais tenu rigueur. Aucun responsable, contrairement à ce qu’on peut penser, ne viendra vous dire qu’il faut se plier en quatre ou embrasser la main du roi.
Et le port de la cravate ?
Là, c’est autre chose. Je la mets seulement en présence du roi. Du reste, je vais vous faire une confidence : j’ai une seule cravate que je ne sais pas nouer. D’ailleurs, je n’ai pas porté de cravate lors de ma soutenance de thèse de doctorat ni même à mon mariage. Et puis, franchement, à quoi ça sert une cravate ?
Le retour de Ahmed Raïssouni (ancien président du Mouvement unicité et réforme) ne risque-t-il pas de gêner le PJD ?
Non, les gens se trompent sur le compte de Raïssouni. C’est un grand cheikh, qui excelle dans le domaine des études islamiques. Il n’est pas obsédé par la politique, mais il a le droit de s’exprimer.
M. Aftati, c’est quoi votre plat préféré ?
Avec l’âge, on apprend à surveiller ce qu’on mange. J’aime la cuisine marocaine, et je bataille toujours avec ma petite famille pour avoir le maximum de légumes à table. Autrement, j’adore les sardines.
Et côté musique, vous êtes plutôt reggada ou rap ?
Je suis assez porté sur les chants traditionnels du Moyen-Atlas : ces troubadours chantent des textes pleins de philosophie et de sagesse. Mais étant Oujdi d’adoption, j’aime aussi le vieux raï et les reggada (danse populaire de l’Oriental).
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