Le Maroc annule une décision d’expulsion d’un Ouïghour vers la Chine

Un tribunal marocain a annulé jeudi une décision d’expulsion d’un membre de la minorité musulmane ouïghoure de Chine recherché par Pékin et ordonné sa remise en liberté, a indiqué son avocat.

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Le Ouïghour Idriss Hasan était incarcéré au Maroc depuis le 20 juillet 2021. Crédit: DR

Yidiresi Aishan (Idriss Hasan) était détenu dans le royaume depuis 2021, date de son arrivée à Casablanca en provenance de Turquie et après l’émission d’un mandat d’arrêt international d’Interpol contre lui.

La même année, le Maroc a accepté de l’extrader vers la Chine, où il est recherché par les autorités pour des actes terroristes présumés. Mais Interpol a suspendu dès 2021 son mandat d’arrêt international.

Un tribunal de Rabat “a statué en faveur de sa libération, annulant l’ordre d’expulsion vers la Chine”, a déclaré à l’AFP son avocat, Me Miloud Kandil.

Il a précisé que son client, âgé de la trentaine et père de trois enfants, avait quitté le Maroc, sans donner plus de détails sur sa destination.

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Pékin accuse Aishan d’“actes terroristes commis en 2017” et d’appartenir à une organisation terroriste, des allégations qu’il a réfutées.

En 2021, les experts des droits humains des Nations unies ont exhorté le Maroc à suspendre l’extradition de Yidiresi Aishan, évoquant “le risque crédible de graves violations de ses droits”. Son renvoi en Chine aurait pu l’exposer à “la détention arbitraire, la disparition forcée ou la torture”, avaient estimé les experts.

Pékin est accusé de détenir plus d’un million de Ouïghours et d’autres musulmans dans sa région du nord-ouest, dans le cadre d’une campagne qui, selon l’ONU, pourrait constituer des “crimes contre l’humanité”.

La Chine nie ces allégations, affirmant que ses politiques ont permis d’éradiquer l’extrémisme au Xinjiang et de favoriser le développement économique.