Selon les professionnels du secteur, la hausse des prix découle principalement d’une production en recul. Khalid Zaim, président de l’Association nationale des producteurs d’œufs de consommation (ANPO), attribue cette situation aux coûts élevés des matières premières.
Actuellement, le prix de gros sur les fermes atteint 1,42 dirham par œuf, tandis que sur le marché de gros, il oscille autour de 1,37 dirham l’unité. “Ce prix est certes élevé pour le consommateur, mais il reste moins marqué que l’augmentation enregistrée sur d’autres produits agricoles, dont les prix ont connu des hausses record”, explique, dans une déclaration à nos confrères de Hespress, le président de l’ANPO.
Il insiste également sur le fait que malgré la hausse, les œufs restent accessibles aux ménages les plus modestes, ce qui maintient une forte demande. “Malgré l’augmentation, l’œuf reste accessible aux classes les plus défavorisées, ce qui maintient une forte demande de leur part et exerce une pression supplémentaire sur les prix”, explique-t-il. Cette situation, selon lui, n’est pas nouvelle : “Les producteurs ont perçu cette problématique il y a plus de deux ans. Plusieurs d’entre eux n’ont pas pu maintenir leur niveau de production habituel, alors même que la demande intérieure continue d’augmenter.”
“De nouveaux investissements dans le secteur sont en cours afin de mieux répondre à la demande croissante pour ce produit essentiel”, précise-t-il, tout en soulignant que “le soutien du ministère de l’Agriculture reste principalement moral et ne se traduit pas par une aide financière concrète pouvant soutenir la production”.
Du côté des distributeurs, le constat est similaire. Khalid El Idrissi, secrétaire général de l’Association nationale des commerçants et distributeurs d’œufs, souligne, selon Hespress, une baisse marquée de la production nationale. “Il y a trois ans, nous étions à une production de 24 millions d’unités, alors que l’année dernière, nous n’avons pas dépassé 17 millions d’œufs”, précise-t-il.
Toutefois, il estime que l’augmentation des prix ne peut être uniquement attribuée à la hausse du coût des aliments pour volaille. “Il n’est pas possible de faire un lien direct entre le prix des aliments pour bétail et l’augmentation des prix du produit final, car ces derniers sont généralement subventionnés d’une manière ou d’une autre”, nuance-t-il.
L’arrivée du mois de Ramadan, où la consommation d’œufs est traditionnellement plus élevée, pourrait accentuer cette tendance. Toutefois, Khalid Idrissi juge improbable que l’unité atteigne les 2 dirhams, comme certains l’ont redouté.