Pour y remédier, il entend notamment mettre en place un « traitement plus efficace » des demandes d’asile ou faciliter « la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français (OQTF) ». Et ne s’interdit pas la réduction des visas envers les pays rechignant à reprendre leurs ressortissants.
« Nous voulons mieux contrôler nos frontières », a ajouté le chef du gouvernement, appelant à la mise en œuvre « sans délais » du Pacte européen sur la migration et l’asile adopté en mai dernier, censé renforcer la lutte contre l’immigration illégale dans l’Union européenne.
Par ailleurs, a-t-il prévenu, « la France continuera, aussi longtemps que nécessaire, à rétablir des contrôles à ses propres frontières », comme le prévoient certaines dérogations aux réglementations européennes et comme l’Allemagne vient de le faire mi-septembre.
« Nous devons (…) être impitoyable avec des passeurs, des trafiquants qui exploitent la misère et le désespoir au prix de la vie de milliers de migrants en Méditerranée ou dans la Manche », où les naufrages meurtriers se multiplient ces dernières années, a ajouté le Premier ministre.
Autre durcissement à prévoir : le gouvernement « ne s’interdira pas de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière » vers leurs pays d’origine des personnes se trouvant sous le coup d’une OQTF.
M. Barnier a également évoqué la possibilité de négocier « avec les pays concernés par des accords bilatéraux conclus de longue date lorsqu’ils ne correspondent plus aux réalités d’aujourd’hui ».
Des propos qui font écho à ceux de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui s’est dit favorable à l’idée que la France revienne sur certains accords avec l’Algérie facilitant la venue de ressortissants algériens.
A peine nommé, ce ministre issu comme M. Barnier du parti de droite Les Républicains, a généré plusieurs polémiques jusque dans les rangs du gouvernement, affirmant notamment que « l’immigration n’est pas une chance », et regrettant de ne pouvoir organiser un référendum sur le sujet en France.
Qu’il s’agisse de rétablir les contrôles aux frontières, de construire des camps de rétention ou de refoulements en hausse, de nombreux autres pays européens ont multiplié ces derniers mois les mesures pour freiner l’immigration et restreindre le droit d’asile, s’alignant sur les positions des mouvements d’extrême droite qui ne cessent de gagner du terrain dans les urnes.