Devant les médias pour évoquer la pression migratoire élevée que subit la ville autonome de Sebta, Cristina Pérez a indiqué qu’entre 150 et 200 expulsions sont effectuées quotidiennement, conformément à la disposition additionnelle dixième de la loi sur l’immigration.
En ce qui concerne la capacité du Centre d’accueil temporaire pour immigrants (CETI), elle a reconnu une surpopulation, mais a assuré que la situation est sous contrôle et que des sorties extraordinaires sont organisées pour alléger la capacité du centre.
Concernant les mineurs, elle a confirmé que l’État collabore avec la ville de Sebta pour garantir leur prise en charge.
Pérez a insisté sur la réponse coordonnée des autorités et sur le soutien reçu de la part du gouvernement central, soulignant que la crise migratoire n’est pas un phénomène récent à Sebta, mais qu’elle remonte à plusieurs décennies. “Depuis 1995, la ville a dû adapter son système pour garantir la sécurité à ses frontières tout en respectant les principes de l’État-providence et de l’État de droit”, a-t-elle souligné.
Au cours de ces 30 années, selon Pérez, des efforts significatifs ont été faits pour renforcer les infrastructures, y compris la création du CETI, le renforcement des effectifs des forces et corps de sécurité de l’État, et l’augmentation des ressources destinées à la tutelle et à la garde des mineurs migrants.
La déléguée a mis en avant le caractère humanitaire du travail accompli à Sebta, rappelant le drame que représente pour les migrants le fait de risquer leur vie en mer à la recherche de meilleures conditions de vie.
“Cette dernière semaine, Sebta a de nouveau été en Une des journaux nationaux en raison de la pression migratoire extrême que nous subissons”, a-t-elle déclaré, en soulignant que des pics allant jusqu’à 1500 tentatives d’entrée en une seule nuit ont été enregistrés.
Malgré la forte pression, elle a salué la réponse efficace des forces et corps de sécurité de l’État, sous le commandement du lieutenant-colonel Jiménez, qu’elle a remercié pour “leur abnégation, leur travail et leur implication” non seulement dans la protection du territoire, mais aussi dans les tâches de sauvetage et d’assistance humanitaire aux migrants arrivant sur les côtes de Sebta.
Pérez a également salué le travail des équipes d’urgence et du personnel d’accueil, en mentionnant les travailleurs du CETI, de la Croix-Rouge, du SAMU et d’autres organisations qui sont en première ligne de cette crise. Elle a par ailleurs reconnu le rôle des médias, tout en avertissant que la diffusion d’informations non vérifiées pourrait compliquer la gestion de la situation.
Concernant la collaboration institutionnelle, elle a souligné la coordination étroite avec la Ville autonome de Sebta, en particulier avec son président, Juan Vivas, et a précisé que, bien qu’il y ait des différences politiques, la loyauté institutionnelle a prévalu dans la gestion de cette crise, notamment en ce qui concerne l’accueil des mineurs migrants.
Elle a exhorté le Parti populaire à laisser de côté la politique et à s’asseoir pour négocier la modification de l’article 35 de la loi sur l’immigration, afin de garantir une répartition plus équitable de l’accueil des mineurs entre toutes les communautés autonomes : “Le problème migratoire n’est pas un problème de Ceuta ou des Canaries, c’est une affaire qui concerne tout le monde.”
La déléguée a également mentionné la collaboration avec le gouvernement marocain, qu’elle a remercié pour sa “coopération extrême” dans la rétention des migrants sur son territoire et dans l’acceptation de ceux qui doivent être renvoyés dans leur pays d’origine. Sans l’aide du Maroc, la situation serait beaucoup plus compliquée, a-t-elle conclu.
De son côté, l’association majoritaire de la Guardia civil, Jucil, a demandé ce mardi au ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, de se rendre d’urgence au Maroc pour aborder avec les autorités locales l’afflux incessant de migrants arrivant à la nage vers les côtes de Sebta.
Dans un communiqué, Jucil avertit que ce flux de migrants — plus d’une cinquantaine ont été interceptés ces dernières heures sur la plage d’El Tarajal où ils sont arrivés à la nage — “submerge les ressources de la Guardia civil”.
“Il est impératif que le gouvernement assume ses responsabilités, exige des autorités marocaines qu’elles coopèrent pour freiner cette situation devenue insoutenable”, défend la porte-parole de Jucil, Mila Cívico, qui dénonce que l’attitude de l’administration met en péril non seulement la sécurité de l’Espagne, mais aussi celle des agents.
L’association critique également le comportement de la Gendarmerie marocaine qui refuse le retour des migrants et ne respecte pas le contrôle de ses côtes, car “il est extrêmement facile d’accéder au territoire espagnol”.
(avec EFE)