Sony Interactive Entertainment (SIE), la branche jeux vidéo de Sony, a annoncé ce vendredi le lancement du Middle East North Africa Hero Project (MENA Hero Project). Il s’agit de l’extension au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont le Maroc, d’un vaste projet de mentorat, de formation et d’investissements dans les talents vidéo-ludiques dans plusieurs régions du monde.
Today begins the new journey for our Hero Project as we embark on identifying and supporting new talents across the MENA region.https://t.co/O7VuV1o6J6@yosp @griepagmailcom1
— MENAHeroProject (@SIE_MENA) August 23, 2024
L’objectif de Sony est de repérer les talents prometteurs et les accompagner pour développer de nouveaux jeux, afin d’offrir une diversité de contenus et de soutenir la croissance du média jeux vidéo où le géant japonais est leader sur le segment des consoles de salon de nouvelle génération, avec la Playstation 5 actuellement.
« Les programmes d’incubation du Hero Project visent à identifier les développeurs locaux prometteurs et à les soutenir dans la création d’expériences de jeu captivantes pour les communautés de joueurs du monde entier. Grâce au MENA Hero Project, nous visons à stimuler la croissance et l’innovation avec les développeurs de jeux de la région MENA », peut-on lire sur le blog officiel de SIE.
Les pays concernés par cette nouvelle initiative sont le Maroc, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Irak, le Koweït, Oman, le Qatar, la Jordanie, l’Égypte et la Tunisie.
Il est désormais possible pour les développeurs de jeux vidéo marocains de soumettre leur candidature au programme à travers le lien suivant.
Hero Project avait été auparavant lancé en Chine (China Hero Project) et en Inde (India Hero Project). Plusieurs créations originales ont pu voir le jour, à commencer par la Chine avec les jeux ANNO: Mutationem (PS5, PS4, Switch et PC), F.I.S.T: Forged in Shadow Torch (PS5, PS4, Steam PC) et Lost Soul Aside (PS5, PS4, PC). Plus récemment, India Hero Project a financé des jeux comme Fishbowl (PS5, PC), Requital: Gates of Blood (PS5, PC) ou encore Mukti (PC, PS5). Ces jeux couvrent plusieurs plateformes, dont celles de Sony, mais également le PC et parfois la Nintendo Switch.
En soutenant, y compris financièrement, des développeurs indépendants ou des talents dans plusieurs régions du monde, Sony s’ouvre à de nouveaux marchés. La firme de Tokyo s’assure aussi une diversité de contenus et un vivier de talents pour étoffer le catalogue software de ses consoles aux côtés des ses studios internes et des grands studios tiers.
À l’heure ou les coûts de développement des jeux vidéos atteignent des niveaux stratosphériques dépassant les grosses productions hollywoodiennes, et où la croissance ralentit, la prise de risque en interne baisse chez les grandes multinationales vidéo-ludiques au profit du développement de suites et du cross media (adaptation en films, séries, etc.). La stratégie du Hero project est de garder donc de la fraîcheur et dénicher de nouveaux talents en soutenant des studios indépendants encore inconnus de la place.
Get ready, fight !
L’initiative de Sony intervient alors que le gouvernement marocain commence à montrer également un intérêt croissant pour l’industrie du jeu vidéo. Malgré la fermeture il y a plusieurs années d’un grand studio au Maroc, Ubisoft Casablanca, le Royaume semble intéressé par le développement du secteur.
Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, avait annoncé en 2021 le projet de création d’un écosystème du gaming au Maroc qui devrait générer plusieurs milliards de dirhams, selon ses estimations. Il avait annoncé des contrats avec Sony notamment et Ubisoft, sans toutefois détailler leurs modalités pour le moment.
Le ministre a aussi annoncé le démarrage prochain de la construction de la « cité du gaming » à Rabat pour un budget de 260 millions de dirhams. Le gouvernement a également soutenu l’organisation du premier Moroccan Gaming Expo et plusieurs initiatives privées sont aussi régulièrement annoncées, soutenues notamment par les opérateurs Maroc Telecom, Orange et Inwi.
L’industrie du jeu vidéo a généré dans le monde 184 milliards de dollars de revenus en 2022, très loin devant les industries du cinéma et de la musique (26 milliards de dollars). Toutefois, la croissance du secteur ralentit ces dernières années, à cause notamment de l’augmentation des taux d’intérêt, de l’augmentation des coûts de développement et du retour de bâton de la période de spéculation financière suivant une forte croissance durant le Covid.
Résultat : une vague de licenciements qui a durement touché le secteur en 2023 et en 2024. Toutefois, le secteur est très compétitif, offrant des contenus sur mobile, consoles et PC ainsi que plusieurs genres pour des publics jeunes ou âgés et une diversités de business models (free to play, abonnements, achats en ligne et offline, etc.).