De mémoire de joueur, jamais des consoles nouvelle génération ne nous ont fait autant languir. A moins de deux mois de la sortie de leurs machines, Sony et Microsoft ont rebattu toutes leurs cartes. Nous connaissons enfin la date de sortie, les prix, les contenus précis des packages et la liste des jeux de lancement des Xbox Series X|S et des PlayStation 5.
La Xbox Series X et la Xbox Series S seront disponibles le 10 novembre prochain, en sortie mondiale simultanée. La première sera vendue 499 dollars/euros tandis que la version S sera affichée à prix mini, à 299 dollars/euros.
La PlayStation 5 fermera le bal, avec une sortie prévue le 12 novembre aux Etats-Unis, au Japon, au Mexique, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud ; puis le 19 novembre dans le reste du monde. Il en coûtera aussi 499 dollars/euros pour la version classique, qui comprend un lecteur Blu-ray, et 399 dollars/euros pour la PlayStation 5 digital édition, sans lecteur physique. (Les spécification techniques détaillées des machines sont disponibles en fin d’article).
Les gammes de prix sont donc très larges, mais aussi, nous allons le voir, les philosophies des constructeurs sont diamétralement opposées.
Quatre machines pour les convaincre tous
Commençons la comparaison par les données techniques brutes. Elles montrent des similitudes, mais esquissent déjà les différences de stratégie pour les sept prochaines années, durée de vie moyenne de chaque nouvelle génération de consoles.
Microsoft a été très loquace, dès le début, en dévoilant à la fin de l’année 2019 le design de sa future console. La Xbox Series X, la plus puissante sur le papier, ressemble a une mini-tour PC et embarque une architecture AMD Zen 2 de dernière génération, avec un CPU 8 cœurs cadencés à 3,6 GHz et une puce graphique RDNA 2 dotée de 52 CU (computer units) et cadencée à 1,82 GHz. En termes de mémoire, la console dispose de 16 GB de RAM en GDDR 6 et d’un disque dur SSD de 1 To à 2,4 Gb/s.
En face, Sony a dégainé patiemment ses armes, ne dévoilant sa console qu’en juin 2020. La PlayStation 5 standard propose une architecture similaire. Elle dispose aussi d’un CPU 8 cœurs Zen 2 à 3,5 GHz et d’un GPU RDNA 2, à la différence qu’ils sont tous les deux en fréquence variable. La puce graphique embarque 32 CU à 2,23 GHz. La PS5 propose aussi 16 GB de RAM à 448 Gb/s, soit au global sur ce terrain-là mieux que la Series X avec ses 10 GB à 560 GB/Sec et ses 6 GB à 336 GB/Sec. Elle embarque aussi un SSD de 825 Go plus rapide, à 5,5 Gb/s.
Bien que Sony mise sur une mémoire plus rapide et Microsoft sur une puissance brute un chouia plus importante, les deux configurations sont très proches. La réelle différence se situe donc au niveau de leurs petites sœurs, les Xbox Series S et PS5 digital édition
En termes plus simples, bien que Sony mise sur une mémoire plus rapide et Microsoft sur une puissance brute un chouia plus importante, les deux configurations sont très proches. Les deux machines sont capables théoriquement d’afficher des graphismes en 4K à 120 images par seconde. La réelle différence se situe donc au niveau de leurs petites sœurs, les Xbox Series S et PS5 digital édition.
Si les machines du fabricant japonais seront en tout point similaires, mis à part l’absence du lecteur pour la version digitale, celle du géant de Seattle a dû faire des sacrifices pour tenir son prix sous la barre des 300 euros.
En plus de se débarrasser de son lecteur, la Xbox Series S réduit sa RAM à 10 au lieu de 16 GB et la puissance de sa puce graphique de plus de 60%, en embarquant seulement 20 CU dans son GPU. Résultat : une machine toujours capable d’afficher des images à 120 FPS, mais “seulement” en 1440 p au lieu de 2160 p. Soit de la “fausse 4K” upscalée (mise à l’échelle).
Microsoft assure que sa machine sera toujours capable de gérer, comme la PS5 et la Series X, le Ray tracing. Cette nouvelle technologie ajoute une dimension gestion en temps réel des éclairages, donnant un rendu quasiment photo réaliste. Elle tire aussi parti du SSD et de la nouvelle RAM pour proposer des chargements plus rapides.
Demain, le Netflix du jeu vidéo ?
Sony mise sur ses licences de jeux exclusives. Ces véritables “system sellers” lui ont permis de vendre plus de 112 millions de PS4, soit au moins deux fois plus que son concurrent
Loin d’être anodine, cette différence matérielle aura une incidence sur la manière avec laquelle les développeurs aborderont la future génération de consoles. Plusieurs versions d’un jeu signifient moins de temps d’optimisation pour tirer parti des configurations les plus avancées. Les éditeurs seront donc tentés de développer pour la machine la moins puissante, puis de rajouter des améliorations par dessus, au lieu de tirer parti de chaque petit Mo et Hertz de puissance.
Pour comprendre ces choix, il faut décortiquer le modèle économique choisi par chacun des constructeurs. Plus traditionnel, Sony mise sur ses licences de jeux exclusives. Ces véritables “system sellers” lui ont permis de vendre plus de 112 millions de PS4, soit au moins deux fois plus que son concurrent (Microsoft a arrêté d’annoncer ses volumes de vente. Les chiffres disponibles sont ceux du site spécialisé Video Game Chartz, référence en la matière).
Leader sur cette génération de consoles, Sony se repose sur son contenu avec ses studios de développement pour produire des suites à ses jeux phares et de nouvelles licences. Toujours plus beau, toujours plus immersif.
Microsoft veut pousser ses formules d’abonnements et casser le modèle classique des consoles de jeux. La firme s’apprête par exemple à lancer son service streaming sur téléphones Android
Microsoft, à la traîne sur les ventes de hardware et ne disposant pas de licences de jeux aussi fortes et fournies que Sony, possède en revanche un solide écosystème, avec notamment ses serveurs Azure. Entreprise de logiciels et de service, le géant de Seattle veut pousser ses formules d’abonnements et casser le modèle classique des consoles de jeux. Bien positionnée sur le cloud gaming, la firme s’apprête par exemple à lancer son service streaming sur téléphones Android. Avec son Xbox Game Pass, Microsoft offre ses exclusivités Day one aux abonnés à son service et s’associe aux éditeurs.
Avec l’éditeur Electronic Arts, ils proposent conjointement l’ajout d’un service de souscription pour proposer par exemple des avantages aux fans de Fifa, le jeu de foot vache à lait de l’éditeur américain. A terme, Microsoft se rêve en Netflix du jeu vidéo et veut vous voir intégrer son écosystème, sans que vous n’ayez à vous soucier du hardware que vous avez entre les mains.
Avec ses prix agressifs, le constructeur prend en compte aussi les retombées du Covid et l’envie des clients pour des produits peu chers. Sony reste lui droit dans ses bottes. “La valeur plutôt que le prix”, comme le martèle Jim Ryan, boss de Sony Interactive. Lequel des deux tirera son épingle du jeu? Il est trop tôt pour le savoir. Si le secteur du gaming nous a appris une chose, c’est que la “guerre des consoles” est davantage un marathon qu’un sprint.
Fiche technique PS5 (source Blog officiel PlayStation) :
CPU | x86-64-AMD Ryzen™ “Zen 2”8 Cœurs / 16 Threads, fréquence variable jusqu’à 3,5 GHz |
GPU | Moteur graphique AMD Radeon™ RDNA 2, Accélération Ray tracing, Fréquence variable, jusqu’à 2,23 GHz (10,3 TFLOPS) |
Mémoire Système | GDDR6 16GB – Bande passante 448GB/s |
SSD | 825GB, Bande passante 5,5GB/s (à l’état brut) |
Disque Optique | Ultra HD Blu-ray (66G/100G) ~10xCAV BD-ROM (25G/50G) ~8xCAVBD-R/RE (25G/50G) ~8xCAV DVD ~3.2xCLV |
Lecteur Disque PS5 | Ultra HD Blu-ray, jusqu’à 100GB/disque |
Sortie vidéo | Port Externe HDMI™ Support de la 4K 120Hz TVs, 8K TVs, VRR (spécifié par HDMI ver.2.1) |
Audio | “Tempest” 3D AudioTech |
Dimensions | PS5 : Environ 390mm x 104mm x 260mm (largeur x hauteur x longueur) (ne prend pas en compte les projections les plus hautes) PS5 édition numérique : Environ 390mm x 92mm x 260mm (largeur x hauteur x longueur) (ne prend pas en compte les projections les plus hautes) |
Poids | PS5 : 4,5kg PS5 édition numérique : 3,9kg |
Alimentation | PS5 : 350W PS5 édition numérique : 340W |
Input/Output | Port USB Type-A (Hi-Speed USB) Port USB Type-A (Super-Speed USB 10Gbps) x2 Port USB Type-C® (Super-Speed USB 10Gbps) |
Réseau | Ethernet (10BASE-T, 100BASE-TX, 1000BASE-T) IEEE 802.11 a/b/g/n/ac/ax Bluetooth® 5.1 |
Fiche technique XBOX
Series X (source page officielle Xbox Xbos Series S ici)
CPU | CPU. 8X Cores @ 3.6 GHz (3.4 GHz w/SMT) Custom Zen 2 CPU |
GPU | 4 TFLOPS, 20 CUs @1.565 GHz |
Die Size | 197.05 mm2 |
Process | 7nm Enhanced |
Memory | 10GB GDDR6 128 bit-wide bus |
Memory Bandwidth | 8GB @ 224 GB/s, 2GB @ 56 GB/s. |
Internal Storage | 512GB Custom NVME SSD |
I/O Throughput | 2.4 GB/s (Raw), 4.8 GB/s (Compressed, with custom hardware decompression block) |
Expandable Storage | Support for 1TB Seagate Expansion Card for Xbox Series X|S matches internal storage exactly (sold separately). Support for USB 3.1 external HDD (sold separately). |
External Storage | USB 3.2 External HDD Support |
Optical Drive | No |
Performance Target | 1440p. Performance Target. Up to 120 FPS |
Conférence Playstation 5 :
Conférence Xbox :