À Marrakech, Laftit pointe l’inefficacité du programme de lutte contre les chiens errants

Chaque année, un budget de 70 millions de dirhams est alloué à la ville de Marrakech pour lutter contre la prolifération des chiens errants. Mais la situation semble inchangée dans la ville ocre.

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Les associations militent depuis des années pour mettre fin à l'abattage des chiens errants, une pratique aussi cruelle qu'inefficace pour réguler la population canine. Crédit: Association Espoir des 4'pattes

Les chiens errants posent toujours problème à Marrakech, malgré les subventions de l’État. Selon plusieurs sources médiatiques, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a indiqué, dans une réponse à une question écrite de l’équipe parlementaire du Mouvement populaire (MP), que le Conseil communal de la ville de Marrakech avait reçu annuellement depuis 5 ans un budget de 70 millions de dirhams pour lutter contre la prolifération des chiens et des chats errants, en augmentation par rapport aux 50 millions des années précédentes.

Ces subventions sont destinées à l’achat de véhicules et d’équipements pour le ramassage des animaux errants et la lutte contre la rage, a précisé Abdelouafi Laftit, soulignant que le Conseil communal de Marrakech a déjà reçu cette année la somme de 880.000 dirhams pour acheter deux véhicules équipés de cages et du matériel technique.

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Pour rappel, une convention quadripartite a été signée en 2019 pour l’application du TNVR (Trap, Neuter, Vaccinate, Return, soit capturer, stériliser, vacciner, relâcher) entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, l’ONSSA et l’Ordre des vétérinaires.

Ce programme national de stérilisation et vaccination massive est censé être en application, l’abattage ayant eu le temps de prouver, en quelques décennies d’application systématique, son inefficacité quand il s’agit de réguler la population canine.

Le premier centre officiel dédié au TNVR dans le Royaume est celui d’El Arjat près de Salé, géré par l’AMPANA et lancé en avril 2023. Avant ce centre, seules les associations appliquaient le TNVR.

L’AMPANA couvre trois communes : Rabat, Salé et Temara. “Nous espérons régler le problème de la surpopulation canine dans la région en cinq ans, mais la problématique est transversale : cela ne peut se faire sans une gestion des ordures en parallèle, car c’est un point d’alimentation pour les chiens, et un contrôle des chantiers où les gens ramènent des chiens de garde puis les abandonnent”, relève le vétérinaire Youssef Lhor.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel