Dans une annonce publiée par l’ESRFT, l’amazigh est listé aux côtés du français, de l’anglais, de l’espagnol et de l’allemand, toutes désignées comme “langues étrangères premières”. Or, l’amazigh est reconnu constitutionnellement comme langue officielle du Maroc, au même titre que l’arabe, une réalité qui a conduit certains à percevoir cette classification comme un désaveu de son statut officiel.
Les enseignants de l’École Fahd Supérieure de Traduction ont exprimé leur désaccord face à cette décision. Le bureau local du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) a notamment dénoncé la création d’un cursus “traduction arabe-amazighe-français” au sein du département d’anglais, sans consultation préalable avec le département de français. Par la même occasion, le Syndicat rappelle l’importance de la culture amazighe, la considérant comme un pilier essentiel de l’identité nationale marocaine.
Face à cette controverse, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a réaffirmé la position officielle de l’État. “La question de l’amazigh est une affaire nationale, résolue constitutionnellement et indiscutable. Le roi Mohammed VI l’a tranchée à plusieurs reprises à différentes occasions, en commençant par le discours d’Ajdir”, a-t-il rappelé lors d’une conférence de presse tenue après le Conseil du gouvernement du 18 juillet.
Baitas a également souligné les efforts continus du gouvernement pour renforcer le statut de l’amazigh, mentionnant l’augmentation significative du nombre d’enseignants et les ressources financières allouées à cet effet.
“Le processus de mise en œuvre et de consolidation de l’amazigh se poursuit. Ce gouvernement a été l’un des plus déterminés à avancer dans ce domaine, adoptant cette question essentielle en raison de son statut officiel dans la Constitution”, a-t-il ajouté.
Les enseignants de l’École supérieure Fahd de Traduction ont annoncé une série de mesures de protestation, incluant le boycott de toutes les réunions du Conseil de l’École et des comités associés. Ils ont appelé la présidence de l’université à intervenir rapidement pour éviter “des conséquences fâcheuses”.