En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’UNRWA dans le nord” du territoire, a annoncé dimanche Philippe Lazzarini sur X, soulignant que l’agence reste “la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens”.
📍# Gaza: as of today, @UNRWA, the main lifeline for #Palestine Refugees, is denied from providing lifesaving assistance to northern Gaza.
Despite the tragedy unfolding under our watch, the Israeli Authorities informed the UN that they will no longer approve any @UNRWA food… pic.twitter.com/lfp9xRQuh1
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) March 24, 2024
L’agence n’avait dans les faits plus été en mesure de distribuer de l’aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.
“Empêcher l’UNRWA d’apporter de la nourriture, c’est en fait refuser la possibilité de survivre à des gens qui ont faim”, a réagi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a appelé à revoir “urgemment” cette décision.
“L’UNRWA a depuis longtemps renoncé” à participer à “la distribution de l’aide dans le nord de Gaza”, a répliqué lundi le Cogat, organisme du ministère de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, qui assure “travailler avec des organisations humanitaires et d’autres agences de l’ONU pour ouvrir la voie à de grandes quantités d’aide” vers le nord. “Au cours du mois dernier, plus de 350 camions d’aide alimentaire et autre” ont pu entrer sur le secteur, selon lui.
Cette interdiction faite à l’UNRWA a été opposée au cours d’une réunion dimanche avec des responsables militaires israéliens, et faisait suite à deux précédents courriers de refus la semaine précédente, a précisé Juliette Touma à l’AFP.
No one can claim “we did not know”
The Israeli authorities are banning @UNRWA from delivering food to northern #Gaza where 1/4 million people are on the verge of #famine
UNRWA is the “beating heart” & the “backbone” of the relief operation
The decision must be reversed. pic.twitter.com/ljhuFslTeQ— Juliette Touma (@JulietteTouma) March 24, 2024
Israël avait accusé l’UNRWA d’employer “plus de 450 terroristes” à Gaza, affirmant que 12 de ses employés ont été directement impliqués dans l’attaque du 7 octobre. L’agence, qui emploie quelque 30 000 personnes dans les Territoires palestiniens occupés ainsi qu’en Jordanie, en Syrie et au Liban, s’est alors séparée des mis en cause.
Une quinzaine de pays, dont les États-Unis, avaient suspendu fin janvier leur financement après les accusations israéliennes. Depuis, plusieurs d’entre eux ont repris leurs versements. La décision de dimanche “est un autre clou dans le cercueil” des efforts menés pour convoyer de l’aide aux Gazaouis, a ajouté la porte-parole de l’UNRWA, précisant qu’aucune raison ne leur avait été donnée.
Des Nations unies “anti-israéliennes”
Après la visite en bordure de la bande de Gaza, durant laquelle le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a une nouvelle fois appelé à un “cessez-le-feu humanitaire immédiat”, le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz s’est empressé de qualifier, sur X, l’ONU d’“organisation anti-israélienne”. Pour Katz, l’abandon du soutien financier américain n’est que le témoin du “vote de défiance à l’égard du secrétaire général de l’ONU”.
The US decision to halt funding to @UNRWA is a clear vote of no confidence in @UN Secretary-General @antonioguterres.
Under his leadership, UNRWA has become a terrorist arm of Hamas, with its employees involved in the horrific massacre on October 7.
Anyone who refuses to condemn…— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) March 23, 2024
“Sous sa direction, l’ONU est devenue une organisation antisémite et anti-israélienne qui abrite et encourage le terrorisme”, a affirmé Israël Katz, avant de poursuivre : “Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est venu aujourd’hui du côté égyptien du passage de Rafah et a blâmé Israël pour la situation humanitaire à Gaza, sans condamner de quelque manière que ce soit les terroristes du Hamas qui pillent l’aide humanitaire”, a accusé ce responsable.
S’exprimant sur sa visite, Antonio Guterres a expliqué être venu pour attirer l’attention sur la “douleur” des habitants de Gaza, prisonniers d’“un cauchemar sans fin”.
“Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat”, a-t-il lancé.
(Avec AFP)