L’UE réaffirme l’impact socio-économique positif de l’accord agricole avec le Maroc

Dans l’édition 2023 du rapport annuel Commission européenne et du Service européen de l’action extérieure, l’Union européenne a réaffirmé l’impact socio-économique positif de l’accord agricole avec le Maroc et le plein bénéfice de la population des provinces du sud des dispositions de cet accord.

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Les drapeaux européen et marocain au ministère des affaires étrangères à Rabat, le 5 janvier 2023 à l'occasion de la visite du Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

La publication de ce rapport annuel intervient au lendemain du revers infligé par l’Avocate générale près la Cour de justice de l’UE, qui a ôté au Polisario toute représentativité, réaffirmant la pertinence de l’accord agricole entre Rabat et Bruxelles.

Le rapport s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, sous forme d’échange de lettres, modifiant les Protocoles 1 et 4 de l’Accord d’association Maroc-UE, entré en vigueur le 19 juillet 2019, communément appelé “Accord agricole”, poursuit, à l’instar des années précédentes, sa tonalité positive, en détaillant point par point les multiples aspects des bénéfices qu’apporte cet accord à la population des provinces du sud.

D’une part, le rapport reflète la qualité du Partenariat entre le Maroc et l’Union européenne, témoignant de la mise en œuvre satisfaisante de l’Accord agricole, notamment grâce aux outils de dialogue et d’échange d’informations existant entre les deux parties. Il déconstruit, de l’autre, et pour la cinquième fois consécutive, la propagande nourrie par l’Algérie pour tenter de remettre en question la légalité des accords entre le Maroc et l’UE.

Données chiffrées à l’appui, le document confirme les retombées positives de cet accord sur le développement socio-économique des régions du Sahara marocain, en termes de croissance économique, de production et d’exportation des produits agricoles et de la pêche, de création d’emplois et d’investissements.

Selon cette même source, 203.000 tonnes de produits originaires des provinces du sud du royaume ont été exportées vers l’UE en 2022, contre environ 100.000 tonnes avant l’application de l’accord. La valeur des exportations originaires des provinces du sud vers l’UE s’est élevée à 590 millions d’euros (6,410 milliards de dirhams).

L’impact sur l’emploi est tout aussi évident. Le nombre d’emplois est en hausse par rapport à 2021 : en 2022, on estime que l’accord aurait permis de créer plus de 49.000 emplois directs dans les provinces du sud (+ 7000 par rapport à 2021), ce qui représente un peu plus de 18 % de la population active du territoire.

L’Exécutif européen et le SEAE mettent également en avant les projets d’infrastructure importants qui sont en cours de construction, notamment dans les domaines du dessalement de l’eau de mer et des énergies renouvelables, ainsi que l’impact des mesures déployées en termes d’investissements, d’amélioration des conditions de travail, d’intégration socioéconomique, de soutien vigoureux à la jeunesse, ou encore de développement des infrastructures.

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Ils passent aussi en revue les effets de l’accord sur les ressources naturelles, relevant que le Maroc a pris des mesures majeures dans la lutte contre le stress hydrique, en investissant des centaines de millions d’euros dans le développement de projets de stations de dessalement de l’eau, qui sont alimentées par des sources d’énergies renouvelables.

Grâce à leur effet multiplicateur, ces investissements devraient contribuer au développement économique des territoires et accroître leur attractivité pour les investisseurs locaux et internationaux, tout en permettant de développer de nouvelles activités industrielles qui pourraient bénéficier de l’accord, souligne le rapport.

De manière globale, le rapport d’une trentaine de pages met en lumière les avancées considérables réalisées par le Maroc pour le développement socio-économique de ses Provinces du Sud, dans le cadre du “Programme de développement 2016-2021”, à travers la mise en place de projets socio-économiques d’envergure et différentes politiques publiques déployées dans ces régions.

N’éludant aucun volet, le rapport a également mis en avant les réalisations du Maroc en matière de protection des droits de l’Homme au niveau national, et son rôle de premier plan au niveau multilatéral, mettant la lumière sur son élection à la Présidence du Conseil des Droits de l’Homme.

Il a aussi rappelé la qualité du dialogue qu’entretiennent le Maroc et l’UE dans le cadre des structures de dialogue de l’Accord d’Association et le rôle important joué par les Commissions régionales des droits de l’Homme à Dakhla et Laâyoune, réitéré dans la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

S’agissant de la question nationale, le rapport fait sienne la demande insistante du Conseil de sécurité d’un enregistrement des populations séquestrées à Tindouf en Algérie et de l’importance de prendre toutes les mesures nécessaires à cet effet. Il a dans ce sens rappelé le soutien résolu de l’UE à l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan De Mistura, et au processus des Nations unies, tout en se tenant prête à contribuer au renforcement de la coopération régionale.

À travers ce rapport, qui sonne comme une fin de non-recevoir à l’adresse de l’Algérie, l’Union européenne atteste en effet de son engagement d’assurer la continuité de la relation commerciale avec le Maroc et illustre, de nouveau, l’engagement des institutions européennes en faveur de la stabilité et du développement du partenariat économique global, stratégique et de longue date avec le Maroc.

(avec MAP)