Le youtubeur Reda Taoujni condamné à deux ans de prison après une plainte d’Abdellatif Ouahbi

Le youtubeur Mohamed Reda Taoujni a été condamné à deux ans de prison mercredi soir pour “diffamation”, sur plainte du ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi pour des publications en lien avec l’affaire de trafic de drogue “Escobar du Sahara”, a indiqué ce 22 février son avocat.

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Mohamed Reda Taoujni, militant et acteur associatif basé à Agadir. Crédit: DR

Arrêté la semaine dernière à Agadir, le youtubeur Mohamed Reda Taoujni a été condamné mercredi soir à deux ans de prison et une amende de 20.000 dirhams à la suite de deux plaintes du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon son avocat Redouane Arabi.

Le ministre accusait le blogueur de l’avoir diffamé dans deux vidéos qu’il a postées en ligne s’interrogeant sur ses éventuels liens avec un vaste trafic de drogue, connu comme l’affaire “Escobar du Sahara”, après l’arrestation de deux élus de sa formation politique, le Parti Authenticité et Modernité (PAM), dans le cadre de l’enquête.

Membres du PAM, Saïd Naciri, président du Conseil préfectoral de Casablanca, et Abdenbi Bioui, président du Conseil régional de l’Oriental, ont été placés en détention le 22 décembre pour leur implication présumée dans ce trafic. Naciri est également président du Wydad Casablanca.

C’est la première fois que deux figures politiques d’un tel rang sont présumées impliquées dans une affaire de drogue d’une telle ampleur au Maroc.

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Le blogueur a été condamné par le tribunal de première instance d’Agadir après avoir été reconnu coupable d’“outrage à un fonctionnaire public” et de “diffamation”, a précisé son avocat, qualifiant la peine de “sévère et inéquitable”.

Selon le site d’information Lakome2, le ministre de la Justice a également porté plainte contre trois journalistes ayant évoqué ses liens présumés avec le trafic de drogue.

L’enquête sur l’affaire “Escobar du Sahara” concerne au total 25 personnes, dont 20 sont incarcérées. Elles sont soupçonnées notamment de “détention, commercialisation et exportation de drogues” et “corruption”, selon le parquet.

Les suspects seraient en lien avec Hadj Ahmed Ben Brahim, un Malien qui purge une peine de dix ans au Maroc pour une affaire de trafic international de stupéfiants. Surnommé le “Pablo Escobar du Sahara”, Ben Brahim a été arrêté en 2019 à Casablanca, dans le cadre d’une enquête sur la saisie record de 40 tonnes de résine de cannabis en 2015 dans des camions lui appartenant.

(avec AFP)