Mohamed Chia al-Soudani, dont le gouvernement est soutenu par des partis proches de l’Iran, a déjà signalé ces dernières semaines sa volonté de voir les troupes étrangères déployées en Irak quitter le pays. Mais cette nouvelle déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes, tant l’Irak est touché par les répercussions du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.
Jeudi, un commandant et un autre membre du mouvement al-Nujaba, qui fait partie de la coalition Hachd al-Chaabi de factions pro-iraniennes, ont été tués par une frappe de drone américaine en plein Bagdad.
Cet “acte de légitime défense”, selon Washington, a provoqué la colère du gouvernement irakien qui y a vu une “agression” de la coalition internationale.
Vendredi, Soudani a “affirmé (sa) position ferme visant à mettre fin à l’existence de la coalition internationale, car les justifications de son existence ont pris fin”.
Un “dialogue” mené au travers d’un “comité bilatéral” doit “déterminer les modalités de la fin de cette présence”, a-t-il dit, selon un communiqué de ses services, lors d’un hommage à Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad.
Les troupes américaines et de la coalition internationale, en place en Irak depuis 2014 pour lutter contre le groupe État islamique, sont elles-mêmes la cible d’attaques quasi quotidiennes en Irak et en Syrie depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre.
La plupart de ces attaques sont revendiquées par la “Résistance islamique en Irak”, nébuleuse de factions armées alliées à l’Iran et liées au Hachd al-Chaabi, d’anciennes milices devenues partie intégrante des troupes régulières irakiennes.
Dirigée par Washington, la coalition internationale comprend plusieurs pays dont la France ou l’Espagne. Elle a été créée lorsque les jihadistes de l’EI contrôlaient de vastes zones d’Irak et de Syrie. Dans le cadre de cette coalition, Washington déploie 2500 soldats en Irak et 900 en Syrie.
Bagdad a déclaré sa “victoire” militaire contre l’EI fin 2017, mais l’organisation maintient toujours des cellules dans des zones reculées du nord de l’Irak qui y mènent des attaques sporadiques.