Polémique provoquée par Mélenchon : la journaliste franco-marocaine Ruth Elkrief placée sous protection policière

La journaliste et éditorialiste de la chaîne de télévision française LCI, Ruth Elkrief, a été placée sous protection policière par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le lundi 4 décembre, suite à la polémique provoquée par les tweets du leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

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La journaliste franco-marocaine, Ruth Elkrief, placée sous protection policière suite à la polémique déclenchée par les tweets de Jean Luc Mélenchon

Les tensions ont éclaté dimanche dernier sur le plateau de LCI entre Ruth Elkrief et Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), lors d’une discussion portant sur le conflit opposant Israël au Hamas.

Au cours de l’émission “L’événement du dimanche”, les échanges ont alors pris une tournure tendue lorsque la journaliste franco-marocaine Ruth Elkrief a reproché à Manuel Bompard de ne pas reconnaître le caractère terroriste de certaines attaques.

“Vous n’avez pas reconnu le caractère terroriste de l’attaque du 7 octobre, vous n’avez pas montré d’empathie particulière pour les otages et les femmes violées et mutilées”, a-t-elle alors lancé au coordinateur de LFIqui a vigoureusement contesté ces accusations en soulignant sa condamnation des actions du Hamas, appelant à un cessez-le-feu et à la fin des bombardements : “Vous affirmez des choses qui sont totalement fausses. J’ai condamné dès le premier jour les actions commises par le Hamas, j’ai dénoncé les crimes de guerre et les actes de terreur et j’ai demandé un cessez-le-feu, la libération des otages et la fin des bombardements israéliens sur la bande de Gaza.”

Cependant, c’est la réaction virulente et quasi immédiate de l’ex-candidat à la présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon, sur les réseaux sociaux qui a enflammé la situation. Il a accusé Ruth Elkrief de manipulation et la qualifiant de “fanatique”.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a qualifié, ce lundi 4 décembre, les propos de Mélenchon d’“attaque ignoble”, soulignant : “Traiter Ruth Elkrief de fanatique, c’est extrêmement grave.”

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D’autres personnalités médiatiques n’ont par ailleurs pas manqué de dénoncer les propos du chef de file de LFI, comme l’éditorialiste de France Inter, Dominique Seux, qui a également fait référence à la mise en cause du journaliste Patrick Cohen lors d’un rassemblement de l’ultradroite. “Patrick Cohen ciblé par l’extrême droite, Ruth Elkrief par l’extrême gauche. Des journalistes qu’on cherche à intimider parce qu’ils seraient juifs ? Ils ne seraient donc pas objectifs ? Danger ! Il faut dénoncer collectivement ces pratiques qui menacent la liberté d’information et la démocratie.”

Le groupe TF1, propriétaire de LCI, a exprimé son soutien à Ruth Elkrief, condamnant les invectives et insinuations dont elle est victime depuis quelques jours.

En réponse à cela, Jean-Luc Mélenchon a critiqué le soutien du groupe, l’accusant de promouvoir un journalisme d’accusations et d’invectives.

Dans sa chronique du lundi soir, l’éditorialiste a alors décidé de s’exprimer au sujet de cette polémique. Pour elle, qui considère la critique d’un journaliste comme légitime, les propos de Jean-Luc Mélenchon ne relevaient pas de la critique, mais de l’agression. La journaliste a ensuite affirmé avoir été “blessée en tant que femme journaliste”, car “on a eu l’air de discréditer (sa) manière de faire (son) métier”. 

La journaliste a alors profité de l’occasion pour rappeler : “J’ai été élevée au Maroc, dans la connaissance et dans l’affection intime pour les traditions culturelles et cultuelles juives, musulmanes et chrétiennes.”

“C’est justement pour cela que je crois que seule la République laïque, même si elle est maltraitée, contestée, nous permet de vivre dans la concorde”, a-t-elle poursuivi, avant d’insister sur “une condition : se définir par sa citoyenneté et non par sa religion ou ses origines et ne pas y être renvoyé par les autres (…). Je l’applique à moi-même cette condition et à tous mes concitoyens, quels qu’ils soient et que je respecte profondément”.