Lors d’une conférence de presse avant le match d’ouverture de la Coupe du monde féminine (Maroc-Allemagne), un journaliste de la BBC a posé une question gênante à la capitaine des Lionnes de l’Atlas, Ghizlane Chebbak : “Au Maroc, il est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Avez-vous des joueuses homosexuelles dans votre équipe et comment se passe leur vie au Maroc ?”
Le modérateur de la conférence de presse a interrompu en disant : “Désolé, c’est une question très politique, nous nous en tiendrons donc aux questions concernant le football.”
“Non, ce n’est pas politique”, a répondu le journaliste. “C’est une question sur les gens, cela n’a rien à voir avec la politique. S’il vous plaît, laissez-la répondre à la question.”
“Demander à une joueuse si ses coéquipières sont homosexuelles et comment cela les affecte (…) est bizarre et inapproprié”
Un porte-parole de la BBC a déclaré à CNN : “Nous reconnaissons que la question était inappropriée. Nous n’avions aucune intention de causer du tort ou de la détresse.”
Shireen Ahmed, une journaliste de CBC Sports qui était également présente dans la salle, a qualifié la question du journaliste de la BBC de “complètement déplacée”. “Demander à une joueuse si ses coéquipières sont homosexuelles et comment cela les affecte, alors que l’on sait que ce n’est pas permis, est bizarre et inapproprié. Le capitaine ne peut pas révéler l’orientation sexuelle des joueuses ni commenter la politique à ce sujet car cela pourrait être dangereux pour elles aussi”, a-t-elle ajouté.
Steph Yang, de The Athletic, qui était également présente dans la salle, a quant à elle observé que “certains membres des médias marocains semblaient mécontents de la question posée”.