Londres sévit face aux marges en hausse des stations-services malgré la crise

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Dans un contexte de flambée des prix à l’international, le royaume — qui importe près de 90 % de ses besoins en énergie fossile — est particulièrement démuni. Crédit: Oscar Siagian / AFP

Londres accuse les distributeurs de carburants d’avoir pris les Britanniques pour des « vaches à lait » en gonflant leurs marges malgré la crise économique, et va forcer les entreprises du secteur à publier leurs tarifs en temps réel pour favoriser la concurrence.

Le gendarme britannique de la concurrence, la CMA, a publié lundi un rapport sur ce secteur qui démontre que les distributeurs de carburants ont gonflé leurs marges entre 2019 et 2022, ce qui a coûté 900 millions de livres (plus d’un milliard d’euros) rien qu’en 2022 aux automobilistes britanniques.

Le gouvernement, dans un communiqué séparé, ajoute qu’il va par conséquent « modifier la loi pour forcer les revendeurs à fournir des informations à jour sur leurs prix, pour une plus grande transparence et plus de concurrence« , alors que les carburants ont été l’un des moteurs de l’inflation très élevée au Royaume-Uni.

De nombreux Britanniques sont touchés par une grave crise de la vie, avec une inflation qui a persisté en mai à 8,7% (sur un an), après s’être maintenue pendant des mois au-dessus de 10%, tirée notamment par les prix de l’énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine.

La CMA « a constaté un affaiblissement inquiétant de la concurrence sur le marché des carburants et une augmentation globale des marges des détaillants, en particulier en ce qui concerne le diesel« , selon le communiqué du gouvernement, qui dit s’inspirer de mesures de transparence sur les prix en Allemagne et en Australie.

« Certains détaillants de carburants ont pris les automobilistes pour des vaches à lait » en augmentant leurs prix lorsque les coûts des carburants ont grimpé en flèche, sans répercuter les baisses lors que les cours de l’énergie ont reculé« , a dénoncé le ministre britannique de l’Energie Grant Shapps, cité dans le communiqué du gouvernement.

Les prix à la pompe avaient volé de record en record au Royaume-Uni l’été dernier, frôlant les 2 livres (2,3 euros) par litre pour le diesel il y a un an, avant de retomber. Les prix tournent actuellement autour de 1,45 livre (1,7 euro) le litre pour le diesel comme pour le sans-plomb, selon des chiffres officiels.

Sous pression pour faire baisser les prix, les principales chaînes de supermarchés britanniques, dont plusieurs sont aussi détaillants de carburants, ont assuré la semaine dernière devant une commission parlementaire faire tout leur possible pour aider les consommateurs.

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