L’Arabie saoudite poursuit la diversification de ses partenariats, après avoir pris de court la communauté internationale en reprenant langue avec l’Iran, grâce à une médiation chinoise. Et Riyad ne semble pas avoir enterré les possibilités de normalisation avec Israël.
Selon le site d’information Al-Monitor, des contacts auraient eu lieu de manière indirecte entre les deux pays via la diplomatie américaine tout au long du mois de mai, après une réunion ayant regroupé les conseillers à la sécurité nationale de l’Arabie saoudite, d’Inde, des Émirats arabes unis et des États-Unis, qui s’est tenue le 7 mai dernier à Riyad.
Cette rencontre, qui portait sur les opportunités de développement de connexions ferroviaires et maritimes, aurait été suivie dans la foulée par une autre réunion, cette fois à Tel-Aviv, entre des représentants de haut niveau américains et israéliens.
Alors que nombre d’observateurs et d’analystes tenaient l’hypothèse d’une normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël pour morte, notamment avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement le plus à droite de l’histoire de l’État hébreu, le site d’information estime pour sa part que cette éventualité reste possible. Le dossier ferait toujours partie des priorités de la Maison Blanche.
Une éventualité qui dépendrait entièrement de la médiation américaine. Riyad conditionnerait tout avancement sur ce dossier aux garanties que lui offrirait Washington. Selon un officiel israélien cité anonymement par Al-Monitor, “les Saoudiens demandent un réel apport de la part des États-Unis. Ils sont capables de franchir le pas, tant qu’ils y trouvent leur compte”. La même source précise : “Ils souhaitent des contrats pour l’achat d’armements sophistiqués. En fait, ils demandent d’avoir le même statut qu’Israël en ce qui concerne l’accès à l’armement américain.”
Toujours selon cette source officielle, Riyad souhaiterait conclure un accord de défense avec Washington qui consacrerait un soutien direct des États-Unis en cas d’attaque sur l’Arabie saoudite, ou encore une assistance américaine pour la mise en place d’un programme nucléaire civil. L’État hébreu, de son côté, ne semble pas s’opposer à ce scénario, tant Benjamin Netanyahu, qui doit faire face à l’une des plus importantes crises politiques de l’histoire d’Israël, profiterait d’une normalisation avec l’Arabie saoudite pour se maintenir au pouvoir.
D’un autre côté, l’Arabie saoudite semble avoir changé d’orientation en matière de partenariats internationaux et vouloir mener parallèlement les négociations avec Israël et l’Iran. Les autorités saoudiennes auraient décidé de mettre en place une barrière étanche entre les deux dossiers et de baisser la tension avec Téhéran, quelle que soit l’issue des pourparlers avec les États-Unis sur la normalisation avec Israël.
