Les deux jeunes, Dhia Nassir et Youssef Chalbi, âgés de 26 et 27 ans, ont été placés en garde à vue à Nabeul (nord-est) lundi 15 mai suite à une enquête policière, après que leur chanson satirique critiquant la police et une loi répressive sur la consommation de stupéfiants a été diffusée sur les réseaux sociaux.

La détention de ces deux étudiants a provoqué des protestations massives, notamment sur les réseaux sociaux, et le président Saïed a exprimé son indignation lorsqu’il s’est exprimé jeudi. Dans un entretien avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden, il a déclaré : “Je suis profondément choqué par l’arrestation de ces étudiants. Ce qui s’est passé est inacceptable. Il n’y a aucune raison de les arrêter alors qu’ils se préparent à passer leurs examens.”

Le président a appelé les magistrats intègres à lutter contre de tels abus et à garantir une justice équitable pour tous les Tunisiens. Il a affirmé qu’il ne s’immiscerait pas dans le système judiciaire, mais qu’il ne permettrait à personne de subir une injustice.

Peu après l’intervention du président, les deux étudiants ont été libérés, mais ils doivent toujours comparaître devant un tribunal comme prévu initialement, mardi, selon leur avocate Imen Souissi.

La justice reproche aux deux étudiants d’avoir diffamé un agent public et d’avoir porté atteinte à autrui via les réseaux sociaux dans une chanson publiée sur TikTok il y a une semaine. Dans cette vidéo, ils utilisent des paroles de leur composition, chantées sur une mélodie de dessin animé, pour critiquer la police et la manière dont elle applique les lois contre la consommation de cannabis.

L’intervention du président Saïed dans cette affaire est particulièrement remarquée, étant donné qu’il est accusé par l’opposition et des organisations non gouvernementales d’avoir restreint considérablement les libertés depuis qu’il a assumé tous les pouvoirs en juillet 2021.