Dans sa réponse aux questions des journalistes lors d’un point de presse organisé à l’issue de ce conseil du gouvernement le 13 avril, il a indiqué que le texte de loi régissant le Conseil national de la presse (CNP) pose de “nombreuses et véritables problématiques”, notamment dans le volet relatif à l’organisation des élections dudit Conseil, notant que l’article 54 de cette loi évoque seulement la constitution du CNP et ne détermine nullement l’instance chargée de superviser lesdites élections.
“Du coup, le gouvernement considère que ce texte de loi est incomplet et qu’il s’agit, par ricochet, de le réviser selon un concept constitutionnel qui transcende les personnes”, a-t-il fait remarquer, avant d’indiquer que ladite commission provisoire sera composée d’experts dans le domaine des médias qui auront pour mission de discuter avec les professionnels du secteur les moyens de résoudre les problématiques posées.
“Le gouvernement sera représenté au sein de cette commission à titre consultatif”
Et d’ajouter que “le gouvernement sera représenté au sein de cette commission à titre consultatif avec pour rôle d’apporter la contribution nécessaire en coopération avec les journalistes et les entreprises de presse et ce, aux fins d’organiser le secteur et le restructurer, outre le renforcement du rôle d’une presse responsable”.
Mohamed Mehdi Bensaid a également souligné que le gouvernement cherche à ce que le CNP joue un rôle prépondérant dans la défense des grandes causes de la nation sur les plans national et international, et ce, “pour ne pas que ce Conseil soit confronté à des problématiques comme c’est le cas pour d’autres conseils”.
Concernant la durée du mandat fixé à deux ans, le ministre a expliqué que la commission aura 9 mois au maximum pour élaborer un projet ou encore une nouvelle vision pour le secteur, sachant que le temps restant sera réservé à la procédure législative et la discussion du projet de loi au parlement et au conseil du gouvernement.
Il a, par ailleurs, fait savoir que son département a approuvé l’accord social conclu entre le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), le considérant comme “positif” en attendant l’implication de tous. Il a, à ce propos, assuré que le gouvernement est bien disposé à soutenir les entreprises de presse, lesquelles sont appelées à consentir un effort supplémentaire au profit des journalistes.
Chiffres à l’appui, il a indiqué que la précédente loi de finances avait consacré une subvention de l’ordre de 6 millions de dirhams pour le soutien du secteur, annonçant que le gouvernement est bien disposé à revoir à la hausse ce montant dans une fourchette comprise entre 150 et 200 millions de dirhams et ce, conformément à de nouveaux concepts portant sur l’investissement dans les entreprises de presse sur les plans national et international, les salaires des journalistes ainsi que la revalorisation de leurs efforts.
Il a plaidé, sur ce registre, pour “une presse multilingue, ouverte sur le monde et défendant les causes nationales tout en critiquant le gouvernement et aussi une presse soucieuse de donner une image réelle des développements que connaît le Royaume sur les plans régional et international”.
Ce projet de loi intervient suite à la non-tenue des élections du Conseil national de la presse en dépit la prolongation exceptionnelle de son mandat en vertu du décret-loi n° 2.22.770 du 6 octobre 2022 instituant des dispositions particulières relatives au CNP, approuvé par la loi n° 53.22, en application du Dahir n°1.23.18 (10 février 2023).
(avec MAP)