À Salé, une rencontre pour promouvoir le concept de masculinité positive

Une rencontre axée sur la promotion du concept de masculinité positive et la sensibilisation aux pratiques respectueuses de l’égalité des genres a été organisée mercredi 29 mars à Salé, à l’initiative du ministère de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille.

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La ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Initiée en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), cette rencontré a été l’occasion de présenter des capsules vidéo sur la masculinité positive, d’insister sur l’importance d’éveiller les consciences sur ce concept et de promouvoir la culture de l’égalité femme-homme.

S’exprimant à cette occasion, la ministre de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a souligné que cet événement se tenait dans le prolongement des efforts de son département visant à favoriser la conscience sociétale autour du concept de masculinité positive et à changer la perception de la relation homme-femme en capitalisant sur le volet culturel pour ancrer une image positive auprès des hommes et des garçons sur la question.

Une condition sine qua non du développement

Pour la ministre, le choix du thème de la masculinité positive s’inscrit dans une logique inclusive pour faire de la lutte contre les violences contre les femmes la question de tous, hommes et femmes. Cette rencontre vise ainsi à encourager les hommes à s’impliquer davantage dans la lutte contre ce phénomène, à promouvoir la masculinité positive dans leur foyer, et à sensibiliser la société sur l’importance de se mobiliser contre toutes formes de violence contre les femmes.

La société marocaine supporte un coût économique et social élevé à cause du phénomène de violences contre les femmes et les filles, de la discrimination et la marginalisation, d’où l’importance de mobiliser tous les acteurs concernés et l’ensemble des composantes de la société pour lutter contre ce fléau et promouvoir l’égalité des sexes, a poursuivi la diplomate, notant que l’appropriation des droits des femmes et l’amélioration de leur situation demeurent une priorité des politiques publiques et une condition sine qua non du développement.

Dans ce sens, la ministre a rappelé les hautes directives du roi Mohammed VI, contenues dans le discours royal à l’occasion du 46e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, dans lequel le souverain a souligné : “Comment espérer atteindre le progrès et la prospérité alors que les femmes, qui constituent la moitié de la société, voient leurs intérêts bafoués, sans tenir compte des droits par lesquels notre sainte religion les a mises sur un pied d’égalité avec les hommes, des droits qui correspondent à leur noble mission, leur rendant justice contre toute iniquité ou violence dont elles pourraient être victimes, alors même qu’elles ont atteint un niveau qui leur permet de rivaliser avec les hommes, que ce soit dans le domaine de la science ou de l’emploi?”

De même, le secrétaire général du département de la Jeunesse, Mustapha Messaoudi, a passé en revue les efforts engagés par le Maroc en matière de promotion des conditions des femmes et de leur protection contre toutes les formes de violence et d’inégalité, notamment après la constitutionnalisation du principe d’égalité femme-homme.

Intervenant au nom du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, il a indiqué que le département de la jeunesse contribue aux différentes initiatives lancées par le réseau de concertation interministériel de l’égalité des sexes, en initiant une panoplie de mesures visant à renforcer les programmes sociaux et culturels au profit des filles et des femmes, à soutenir leur intégration professionnelle et sociale, à promouvoir le respect de l’approche genre dans les programmes socioculturels et dans toutes les activités destinées aux jeunes.

De même, a-t-il ajouté, le département de la Jeunesse a créé 60 cellules décentralisées de prise en charge des femmes victimes de violences dans les différentes régions du royaume, ainsi que 120 unités d’écoute des femmes victimes de violence.

Une violence répandue et socialement tolérée

De son côté, le représentant résident de l’UNFPA au Maroc, Luis Mora, s’est félicité de l’attention particulière accordée par le Maroc à la question de la prévention des violences, relevant le choix judicieux de la thématique de la masculinité positive, la violence contre les femmes et les filles étant un phénomène répandu et socialement toléré de par le monde.

Cette réalité, selon le responsable onusien, implique la participation des hommes et des garçons aux campagnes de sensibilisation à ce phénomène et à la promotion de l’égalité entre les sexes, d’où le rôle influent des acteurs culturels et médiatiques, affirmant l’engagement du fonds à continuer d’apporter son soutien au Maroc dans toutes ses initiatives visant à promouvoir les droits des femmes.

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Pour sa part, le représentant du Conseil national des droits de l’Homme a affirmé que le Maroc avait réalisé des avancées considérables sur la voie de la promotion des droits des femmes, signalant que la réforme législative demeure insuffisante dans ce domaine. Le conseil, a-t-il dit, plaide en faveur de l’adoption de politiques publiques concrètes et de la sensibilisation des différentes composantes de la société sur l’importance du volet socioculturel pour changer les mentalités et promouvoir une masculinité positive.

La prévention de la violence contre les femmes et filles constitue une priorité nationale grâce aux hautes orientations royales visant à promouvoir la situation des femmes dans les différents domaines, a-t-il ajouté.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des responsables publics, des représentants d’organisations internationales et des acteurs associatifs et artistiques, a été marquée par la remise d’attestations de remerciements aux participants ainsi qu’aux personnalités qui ont contribué à la réussite de la 20e campagne de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.

(avec MAP)