Liberté de la presse : le Parlement européen adopte une résolution critique envers le Maroc

Dans un texte — non contraignant — largement adopté par les députés européens ce jeudi 19 janvier, le Parlement européen demande aux autorités marocaines de “respecter la liberté d’expression et la liberté des médias”, citant le cas de plusieurs journalistes arrêtés. Les autorités marocaines assurent que la justice est indépendante et que les condamnations de journalistes “n’ont rien à voir” avec leur travail journalistique.

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Le Parlement européen en 2019. Crédit: Thomas Savage / TelQuel

La résolution a été adoptée par 356 voix pour, 32 contre et 42 abstentions. Les eurodéputés évoquent notamment les cas des journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine et demandent “leur libération provisoire immédiate”. Ils condamnent également “l’utilisation abusive par les autorités marocaines des allégations d’agression sexuelle comme moyen de dissuader les journalistes de faire leur travail”.

Les autorités marocaines assurent, elles, que la justice est indépendante et que les condamnations de journalistes “n’ont rien à voir” avec leur travail journalistique.

Omar Radi a été condamné à six ans de prison ferme pour “viol” et “atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État”, Soulaimane Raissouni à cinq ans de prison ferme pour “agression sexuelle” et Taoufik Bouachrine à 15 ans de prison pour “traite d’êtres humains”, “abus de pouvoir à des fins sexuelles”, “viol et tentative de viol”.

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Les eurodéputés exhortent également le royaume à “mettre fin à la surveillance numérique des journalistes, notamment via le logiciel espion Pegasus, et demandent aux États membres de l’UE de “cesser d’exporter des technologies de surveillance vers le Maroc, conformément au règlement de l’UE sur les biens à double usage.”

Le Maroc avait démenti avoir utilisé ces logiciels, parlant d’“allégations mensongères et infondées” et enclenchant plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.

Les eurodéputés se disent également “profondément préoccupés” par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés du Parlement européen, à l’instar du Qatar.

Là aussi, le Maroc a nié ces allégations par le biais du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, qui avait évoqué lors d’un entretien avec le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères Josep Borrell le 5 janvier, un “harcèlement juridique continu” et “des attaques médiatiques”.

(avec AFP)