Quelques jours après l’accusation d’espionnage via le logiciel Pegasus, développé par NSO, le Maroc a lancé l’offensive. Le 22 juillet, le royaume avait entamé une première procédure en diffamation contre Amnesty International et Forbidden Stories, les deux organisations ayant obtenu la liste des numéros de téléphone qui auraient été ciblés par Pegasus.
Ce mercredi 28 juillet, l’avocat du Royaume du Maroc, Me Olivier Baratelli, a annoncé à l’AFP avoir fait remettre “quatre nouvelles citations directes en diffamation”. Deux d’entre elles visent le quotidien Le Monde, membre du consortium de 17 médias internationaux, et son directeur Jérôme Fenoglio. Une troisième plainte vise le site d’information et d’investigation Mediapart et son patron Edwy Plenel. Enfin, une assignation a été adressée à Radio France, également membre du consortium, a précisé l’avocat.
“Une cabale médiatique”
Une première audience procédurale est prévue le 15 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse. Mais en cas de procès, il ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.
Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dépose mercredi à Paris une plainte en “dénonciation calomnieuse” à l’encontre de Mediapart et de son directeur de publication Edwy Plenel, annonce l’AFP.
Dans un communiqué, l’avocat du ministre, Me Rodolphe Bosselut, annonce que Laftit entend contester “les allégations insidieuses et les calomnies colportées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent des accusations graves, contre des institutions qu’il représente, sans avancer la moindre preuve concrète”.