Le front national de sauvegarde de la SAMIR appelle au changement immédiat des membres du Conseil de la concurrence

Dans un communiqué publié ce mardi, le front national de sauvegarde de la SAMIR refuse la mise à mort de la raffinerie nationale et appelle à statuer en urgence sur les ententes sur les prix des hydrocarbures. Les membres de l’instance présidée par Ahmed Rahhou sont également visés.

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La SAMIR à Mohammedia, en juin 2019. Crédit: AFP

Revenant sur les circonstances de la libéralisation du secteur en 2015, le front continue de dénoncer un “refus obstiné du gouvernement Akhannouch de taxer les bénéfices obscènes réalisés par les opérateurs des hydrocarbures, qui sont estimés à 50 milliards de dirhams depuis la libéralisation du marché”.

Quant à la décision du tribunal de commerce de Casablanca de louer les bacs de stockage de la SAMIR (qui est en cours de liquidation judiciaire) de façon exclusive à une société privée de distribution de carburants, “au moment où les Marocains s’attendent plutôt à une reprise de l’activité normale de la raffinerie marocaine de pétrole”, le bureau exécutif du front se dit étonné de “voir l’État se rétracter et s’abstenir d’utiliser les capacités de stockage de la société SAMIR pour constituer les stocks nécessaires permettant de faire face aux violentes perturbations du marché mondial de l’énergie pétrolière”.

Un “plan délibéré de mise à mort” de la SAMIR

De même, l’organisme dit niet à “la décision du tribunal d’accorder l’exclusivité de la location à une société privée de distribution de carburants sans lancer un appel d’offres, seule procédure pouvant aboutir au choix de la meilleure offre dans une transparence totale”. Pour le front, il s’agit d’un “plan délibéré de mise à mort de la société SAMIR à travers un démantèlement progressif et systématique de son patrimoine, qui aboutirait, in fine, à l’extinction des industries de raffinage pétrolier au Maroc”.

À qui la faute ? “Le gouvernement Akhannouch est tenu pour responsable de la fuite en avant empêchant un retour normal de la production au sein de la société SAMIR par l’acquisition de ses actifs par l’État via une conversion des créances publiques”, répond-on.

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Dénonçant une “politique de tergiversations et de procrastination du Conseil de la concurrence”, le front appelle au changement immédiat des membres de cette instance “en raison de leur responsabilité collective dans les rapports contradictoires sous la présidence précédente et afin d’assurer toutes les garanties nécessaires pour que le Conseil puisse s’acquitter de ses obligations constitutionnelles en toute indépendance et liberté et sans aucune ingérence extérieure dans la politique de lutte contre toutes les pratiques contraires à la loi sur la liberté des prix et la concurrence”.

Le front a enfin exhorté l’instance d’Ahmed Rahhou à “agir pour assurer une véritable concurrence entre les opérateurs afin de baisser les prix des produits pétroliers raffinés, protéger les droits des grands et petits consommateurs et limiter l’exubérante rentabilité financière du secteur de la distribution des hydrocarbures au Maroc, dont le niveau avoisine dans certains cas le seuil de 80 %”.