Ukraine : Kiev sans eau ni électricité après des frappes russes

La capitale ukrainienne, Kiev, se trouvait, mercredi 23 novembre, sans eau ni électricité après de nouvelles frappes russes qui ont aussi touché d'autres villes du pays et provoqué des coupures de courant jusqu'en Moldavie voisine.

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Des ouvriers examinent une sous-station électrique endommagée à la suite d'un tir de missile dans la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 4 mai 2022. Le ministère russe de la défense a déclaré que ses armes aériennes et maritimes avaient détruit six sous-stations électriques près de voies ferrées, notamment autour de Lviv. Crédit: Yuriy Dyachyshyn / AFP

Les terroristes russes tentent de détruire les installations d’approvisionnement énergétique de l’Ukraine. Aujourd’hui, des explosions ont été enregistrées dans diverses régions du pays », a déploré sur Telegram le chef adjoint de la présidence ukrainienne, Kyrylo Tymochenko.

« Un bâtiment de deux étages a été endommagé. Trois personnes sont mortes et six sont blessées », a déclaré l’administration régionale de Kiev sur Telegram, sans donner davantage de détails.

Le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, a indiqué de son côté qu’un « site d’infrastructure » a été touché, annonçant que l’approvisionnement en eau avait été « suspendu dans tout Kiev » à cause des frappes. Le gouverneur régional, Oleksiï Kouleba, a lui annoncé que « toute la région est sans lumière ». L’opérateur ukrainien privé DTEK a confirmé sur Telegram que « des coupures de courant d’urgence » avaient été mises en place à Kiev pour tenter de « stabiliser la situation dès que possible ».

La Moldavie subit les dégâts collatéraux

A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, deux frappes de missiles russes ont touché une sous-station électrique provoquant des coupures de courant dans deux quartiers, selon le gouverneur Maxime Kozytsky. Les dernières frappes d’ampleur sur Kiev remontent au 17 novembre, quand l’armée russe a bombardé plusieurs villes, dont la capitale, laissant plus de dix millions d’Ukrainiens sans courant, selon le président Volodymyr Zelensky.

Autre conséquence directe de ces frappes russes, la Moldavie, déjà en proie à d’importants problèmes énergétiques causés par la guerre en Ukraine, était elle victime mercredi de « pannes d’électricité massives » à la suite des frappes russes, selon son vice-Premier ministre, Andrei Spinu.

Le Parlement européen a qualifié mercredi la Russie d’« Etat promoteur du terrorisme », lors d’un vote réalisé quasiment neuf mois jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine. Ce vote a été rapidement « salué » par le président Zelensky pour qui « la Russie doit être isolée à tous les niveaux et tenue pour responsable afin de mettre fin à sa politique terroriste de longue date en Ukraine et dans le monde entier ».

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a estimé que les frappes de mercredi prouvaient que la Russie devait « être reconnue comme un Etat terroriste dans le monde entier ».

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté fustigé la décision du Parlement européen, la qualifiant « d’idiotisme ».

Politique de la terreur ?

Ailleurs en Ukraine, un nouveau-né a été tué dans la nuit dans une frappe russe russe sur une maternité à Vilniansk, dans la région de Zaporijjia (sud), à 45 km du front. « Un bâtiment de deux étages abritant une maternité a été détruit par une attaque de missiles », a indiqué sur Telegram le service chargé des situations d’urgence. Suite à cette attaque, un bébé « né il y a deux jours » est mort, a précisé à l’AFP ce service, soulignant que sa mère et le médecin, également présents, ont pu « être sauvés des décombres ».

« L’ennemi a une fois de plus décidé d’essayer d’accomplir par la terreur et le meurtre ce qu’il n’a pas pu accomplir en neuf mois » de son invasion de l’Ukraine, a fustigé Zelensky sur Telegram.

Au total, 39 personnes se trouvaient dans la maternité, mais « dans un autre endroit » au moment de la frappe, ont précisé les secours à l’AFP. Malgré des combats toujours violents, dans l’Est notamment, Moscou et Kiev continuent d’échanger des prisonniers de guerre.

« Un autre échange a eu lieu aujourd’hui avec Kiev selon la formule 35 pour 35 », a affirmé mercredi un haut dirigeant de l’autorité d’occupation russe, Denis Pouchiline.

A la suite de multiples perquisitions dans des monastères ukrainiens soupçonnés de liens avec Moscou, dont le plus important à Kiev, les services de sécurité (SBU) ont dit mercredi avoir saisi de l’argent en liquide et de la « littérature prorusse ».

Au total, « plus de 350 bâtiments religieux et 850 personnes ont été minutieusement contrôlés », dont « plus de 50 » ont « subi des entretiens approfondis de contre-espionnage », a indiqué mercredi le SBU dans un communiqué.

Pour sa part, Londres a annoncé qu’un premier hélicoptère Sea King avait été envoyé en Ukraine et prévoit d’en fournir deux autres. Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, en déplacement en Norvège pour discuter avec ses alliés du soutien militaire apporté à l’Ukraine, a aussi indiqué que Londres allait envoyer 10.000 munitions d’artillerie supplémentaires à Kiev.

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