Avocats : l’ABAM appelle à une grève générale le 1er novembre

PLF 2023, avant-projet de loi régissant la profession, examen du barreau… autant de sujets qui motivent l’appel à la grève des avocats lancé par l’Association des barreaux d’avocats du Maroc (ABAM).

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Manifestation nationale des avocats le 21 octobre 2022 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Les robes noires ne décolèrent pas. Réuni le 27 octobre au soir, le bureau de l’Association des barreaux d’avocats du Maroc (ABAM) appelle les avocats à une grève générale, le mardi 1er novembre prochain, dans tous les tribunaux du royaume, ponctuée de manifestations à partir de 11 heures.

Cet appel à la grève intervient en effet dans un contexte tendu entre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et les avocats. Ces derniers ont d’ailleurs exprimé massivement leur contestation, lors d’une grande manifestation, tenue le 21 octobre dernier devant le ministre de la Justice, place Mamounia à Rabat.

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La goutte qui a fait déborder le vase ? Le projet de loi de finances au titre de l’année 2023. Présenté le 20 octobre dernier au Parlement, le texte propose un nouveau régime d’imposition des avocats pour le paiement de l’impôt sur le revenu (IR). Des amendements qui irritent les robes noires. Qualifiés de “surprenants”, les amendements proposés par le gouvernement sont rejetés en bloc par l’ABAM.

Dans un communiqué publié ce 27 octobre, le bureau de l’association appelle l’Exécutif à retirer ces propositions et reporter le débat sur le système fiscal jusqu’à ce que l’approche participative soit effective. D’approche participative, il en est beaucoup question dans le réquisitoire des robes noires. En ligne de mire, le ministre de tutelle, accusé d’avoir élaboré de façon unilatérale l’avant-projet de loi régissant la profession d’avocat. Idem pour l’organisation de l’examen du barreau, pointé du doigt par l’ABAM.

Membre de cette association, l’avocat et docteur en droit, Omar Bendjelloun, joint par TelQuel, s’explique : “l’avant projet de loi régissant la profession touche à l’identité, aux prérogatives et à l’indépendance des avocats, ce qui porte atteinte à l’état de droit, à la justice et aux droits humains”.

Quant à l’organisation de l’examen d’accès au barreau, ce membre du conseil de l’Ordre des avocats de Rabat y voit “une tentative de manipuler le chiffre du chômage sur le dos de la justice et de la défense portant atteinte à la déontologie et à la stabilité économique des avocats”.