Explosion dans une mine en Turquie : au moins 40 morts et une quinzaine de personnes piégées

L'attente inquiète des familles se prolonge samedi matin aux abords d'une mine de charbon accidentée dans le nord-ouest de la Turquie d'où une épaisse fumée se dégage et dans laquelle une quinzaine de personnes sont toujours piégées, après un coup de grisou qui a fait au moins 40 morts et 28 blessés, selon les derniers bilans officiels.

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Au moins 40 mineurs ont trouvé la mort dans l'explosion d'une mine de charbon dans le nord-ouest de la Turquie, selon un nouveau bilan communiqué sur place samedi par le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, samedi 15 septembre 2022 Crédit: DR

58 de nos mineurs ont pu sortir indemnes. Nous estimons que 15 mineurs se trouvent (coincés) en bas et nous essayons de les secourir », a indiqué samedi matin le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu qui s’est rendu sur place avec plusieurs autres membres du gouvernement.

Soylu avait précédemment évoqué le chiffre de 49 personnes bloquées dans la mine. Selon le ministre de l’Energie Fatih Dönmez, également sur place, « un incendie a éclaté dans une des galeries après l’explosion ». Recep Tayyip Erdogan, est lui annoncé sur les lieux « dans l’après-midi », sans autre précision, et devrait se rendre auparavant au chevet des blessés évacués dans un hôpital d’Istanbul, a indiqué une responsable à l’AFP.

Plus de 16 heures après l’explosion survenue vendredi soir à 18H15 locale, le dernier bilan disponible fait état de 40 morts et 28 blessés évacués vers différents hôpitaux dont ceux d’Istanbul. Depuis la veille au soir, les proches des mineurs accidentés, dévorés d’angoisse et pour beaucoup en larmes, attendent des nouvelles à l’entrée de la mine surmontée d’une épaisse fumée grise, a constaté un photographe de l’AFP.

Devant l’entrée du puits, des ambulances sont alignées et attendent de prendre en charge les éventuels blessés qui seront remontés. Une femme en état de choc a dû être évacuée par les secours, d’autres prient accoudés aux barrières qui enserrent la scène. Les mineurs eux-mêmes participent aux secours: « Nous avons remontés les corps de nos camarades, c’est horrible pour nous », a confié l’un d’eux, interrogé par la chaîne privée turque NTV.

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« Nos premières observations indiquent qu’une partie de nos amis (mineurs) ont perdu la vie en raison de la haute pression et de la chaleur provoquée par l’explosion », a expliqué le ministre de l’Energie. « Nous avons dénombré 40 morts au total. Cinquante-huit mineurs ont pu être secourus, par eux-mêmes ou grâce aux secours » a déclaré Soylu, précisant que 26 des 28 morts annoncés auparavant avaient été identifiés.

Les galeries accidentées sont situées à 300 et 350 mètres en dessous du niveau de la mer. Plus de 110 mineurs s’y trouvaient au moment de l’explosion. « Notre voeu est que les pertes en vies humaines ne soient pas plus élevées et que nos mineurs puissent être sauvés », a souhaité vendredi soir Erdogan dans un message sur Twitter.

L’Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, avait initialement fait savoir sur Twitter qu’un transformateur défectueux était à l’origine de l’explosion, avant de se rétracter et d’expliquer que du méthane s’était enflammé pour des « raisons inconnues ».

« Je ne sais pas ce qui s’est passé », a affirmé à l’agence de presse Anadolu un des premiers mineurs à avoir pu sortir indemne des galeries par ses propres moyens. « Il y a eu une pression soudaine et je n’ai pu rien voir », a-t-il dit. L’explosion étant survenue peu avant le coucher du soleil, les opérations de secours ont été ralenties par l’obscurité.

« Près de la moitié des ouvriers ont pu être évacués. La plupart d’entre eux vont bien, mais il y a aussi des blessés graves », a fait savoir le maire d’Amasra, Recai Cakir, à NTV.

Selon le gouverneur local, une équipe de plus de 70 personnes est parvenue à atteindre un point du puits situé à quelque 250 mètres de profondeur. On ignore si les sauveteurs peuvent s’approcher davantage des ouvriers pris au piège.