Guerre en Ukraine : frappes meurtrières deux jours après l’explosion sur le pont de Crimée

Une vague de bombardements en Ukraine, d’une ampleur inégalée depuis des mois, a fait “des morts” lundi matin, a annoncé le président Volodymyr Zelensky, alors que son homologue russe Vladimir Poutine réunit son conseil de sécurité deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée.

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Des pompiers travaillent pour éteindre un incendie dans un immeuble touché par des bombardements dans le quartier d'Obolon à Kiev, en Ukraine, en mars 2022. Crédit: AFP

Outre la capitale, Kiev, visée pour la première fois depuis le 26 juin, des frappes ont notamment été rapportées à Lviv, dans l’Ouest, très loin de la ligne de front, ainsi qu’à Dnipro (centre) et Zaporijjia (Sud). “Ils essayent de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre”, a réagi Zelensky sur les réseaux sociaux.

À Kiev, l’AFP a vu de nombreuses ambulances dans le centre-ville se diriger vers les lieux où trois fortes explosions ont été entendues vers 8 h 15 locales (5 h 15 GMT), suivies d’autres. De gros panaches de fumée noire étaient visibles.

Le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine convoquait lundi son conseil de sécurité qui rassemble les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée russes.

Kiev a-t-elle détruit le pont de Crimée ?

Dimanche, Poutine a accusé Kiev d’avoir organisé l’explosion qui a partiellement détruit samedi le pont de Crimée reliant la Russie à la péninsule annexée, évoquant un “acte terroriste”.

L’explosion sur ce pont inauguré par Poutine en 2018 et symbole de l’annexion de la Crimée en 2014 constitue un nouveau revers pour la Russie au moment où ses forces sont en difficulté en Ukraine.

Le trafic automobile et ferroviaire a repris samedi quelques heures après la déflagration qui a fait trois morts et a été attribuée par les autorités russes à un camion piégé.

“Les auteurs, les exécutants et les commanditaires sont les services secrets ukrainiens”, a assuré Poutine à l’issue d’une réunion avec le chef du comité d’enquête russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin. “Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte terroriste visant à détruire une infrastructure civile russe d’importance critique”.

Kiev n’a ni confirmé ni démenti son implication. Le président Zelensky s’est contenté d’ironiser dans une vidéo sur le temps “nuageux” samedi en Crimée — allusion probable à la fumée de l’incendie — “bien qu’il y faisait également chaud”. Il a promis dans la même vidéo une Crimée “sans occupants”.

Zelensky a également qualifié les militaires russes de “terroristes”, après des frappes sur des immeubles d’habitation de Zaporijjia, ville du sud de l’Ukraine, qui ont fait au moins 13 morts et 89 blessés, trois jours après de précédents bombardements qui y avaient fait 17 morts.

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“Aucun sens. Le mal absolu. Des terroristes et des sauvages. Depuis celui qui a donné cet ordre jusqu’à celui qui l’a exécuté”, a écrit le président ukrainien sur son compte Telegram.

Selon l’armée de l’air ukrainienne, quatre missiles de croisière, deux missiles tirés depuis des avions de chasse et d’autres missiles de type antiaérien ont été utilisés contre la ville.

L’armée russe a, elle, affirmé dimanche avoir mené des frappes avec des “armes de haute précision” contre des unités de “mercenaires étrangers” dans la région.

Non loin de là, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, a été reconnectée au réseau électrique dimanche.

Par ailleurs, les services de sécurité russes (FSB) ont dénoncé dimanche une “augmentation considérable” des tirs ukrainiens visant des territoires russes frontaliers de l’Ukraine, dans lesquels selon eux une personne a été tuée et cinq ont été blessées au cours de la semaine écoulée.

Le gouverneur de la région de Koursk, Roman Starovoït, a accusé dimanche les forces ukrainiennes d’avoir bombardé le monastère Gornalski Saint-Nicolas à la frontière entre les deux pays, sans faire de victime.