Crise des visas : l’AMDH écrit à l’ambassadrice de l’Union européenne au Maroc

La crise des restrictions de visas Schengen pour les Marocains continue de susciter la colère des ONG. Le 19 septembre, l’AMDH s’est adressée à l’ambassadrice des 27 dans le royaume, Patricia Llombart Cussac, déplorant une humiliation et un traitement dégradant à l’encontre des demandeurs de visas.

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L’ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, Patricia Llombart Cussac, le 16 septembre 2022 à Rabat. Crédit: MAP

Après le soutien qu’elle a porté à une pétition internationale, dénonçant la situation, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a adressé lundi une lettre à la cheffe de la mission diplomatique de l’Union européenne au Maroc, Patricia Llombart Cussac. Objet : protestation contre le traitement “humiliant et dégradant” infligé par les services consulaires de “la plupart des pays de l’Union dans le royaume aux demandeurs de visas” marocains.

Dans sa lettre, l’AMDH dit s’appuyer sur de nombreuses législations internationales, dont l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui stipule que toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays (deuxième paragraphe de l’article). Pour cette ONG, l’adoption, par les pays européens, de ces textes juridiques “est un engagement de leur part, de non seulement les respecter, mais de les mettre en œuvre”.

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Dans ce contexte, l’association qualifie la non-attribution des visas aux demandeurs éligibles d’“atteinte au droit des Marocaines et Marocains à la mobilité”. Et d’ajouter : “Dans le cadre de ces violations, ces États européens ont considérablement réduit les possibilités de demandes de visas, en fermant périodiquement et progressivement, en tout ou en partie, les plateformes de prise de rendez-vous par Internet, (…) ce qui a laissé la place aux mafias spécialisées dans la prise de rendez-vous et qui les vendent aux consommateurs au prix fort.”

L’AMDH critique également l’absence de “justifications rationnelles et convaincantes” des refus ainsi que la non-restitution de l’argent versé par les demandeurs de visas.

Ainsi, elle appelle la mission diplomatique de l’UE à intervenir auprès de ces pays en vue de mettre fin à “ces violations qui se sont exacerbées” dernièrement.