Marocanité des enclaves : l'ex ministre espagnole María Antonia Trujillo déclarée "non grata" à Melilia

L'Assemblée de Melilia a décidé vendredi à l'unanimité de déclarer l'ancienne ministre espagnole María Antonia Trujillo "persona non grata" après ses déclarations sur la marocanité des enclaves espagnoles de Sebta et Melilia, faites la semaine dernière à Tétouan.

Par

L'ancienne ministre espagnole du logement, María Antonia Trujillo. Crédit: DR

Persona non grata. Lors d’une séance plénière extraordinaire et urgente, tous les groupes parlementaires du sénat de la ville de Melilia ont donné leur approbation à une déclaration institutionnelle proposée par le gouvernement de l’enclave espagnole. Celle-ci avait déjà été approuvée par le Conseil des représentants, apprend-on de l’agence de presse espagnole EFE.

La Chambre a approuvé la décision de déclarer María Antonia Trujillo comme « persona non grata » pour ses déclarations, considérées par le président de l’Assemblée comme une « déloyauté » et un « mépris pour les sentiments des habitants de Melilla et Ceuta ».

L’approbation par les deux organes parlementaires a déjà été publié dans une édition extraordinaire du Journal officiel de Melilia (BOME). Cette déclaration institutionnelle a été précédée à l’enclave espagnole par de nombreuses déclarations de rejet des propos de l’ancienne ministre au cours des derniers jours.

à lire aussi

Pour rappel, la semaine dernière María Antonia Trujillo était l’invitée de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan pour une conférence. Aux côtés de son ancien chef du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero, l’ancienne ministre espagnole du logement avait plaidé pour la marocanité des deux enclaves espagnoles au nom d’un apaisement dans la région et entre le Maroc et l’Espagne.

« Ceuta et Melilla ainsi que les affleurements rocheux et les îlots sont un affront à l’intégrité territoriale du Maroc. Ce sont des vestiges du passé qui nuisent à l’indépendance économique et politique de ce pays et aux bonnes relations entre les deux pays », avait affirmé l’ancienne ministre.

Sa déclaration avait déclenché une vague d’indignations de l’autre côté de la Méditerranée, poussant plusieurs responsables politiques et des institutions à rejeter vigoureusement ses propos. Sa déclaration comme persona non grata sonne donc comme une punition pour avoir tenté de fournir une piste de solution, visiblement pas au goût de certains de ses compatriotes.