Face au manque de main-d’œuvre, l’Espagne assouplit ses règles d’immigration

Le gouvernement espagnol a adopté le 26 juillet une réforme facilitant le recours à l’immigration dans le pays, confronté à une pénurie de personnel dans plusieurs secteurs d’activité, dont le tourisme et l’agriculture, malgré un taux de chômage élevé.

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Des migrants arrivent de Lampedusa au Centre d'assistance temporaire aux étrangers (CATE), dans le port d'Algésiras à Campamento près de San Roque, le 30 août 2019. Crédit: Jorge Guerrero/AFP

Cette réforme, adoptée en Conseil des ministres, prévoit “plusieurs mesures d’envergure”, destinées à “encourager une immigration régulière, ordonnée et sûre”, a assuré le ministre de la Sécurité sociale José Luis Escriva lors d’une conférence de presse.

Le ministre espagnol de la Sécurité sociale et des Migrations, Jose Luis Escriva, le 14 janvier 2020.Crédit: Pierre-Philippe Marcou / AFP

Le texte facilite notamment la régularisation des immigrés sans-papiers présents sur le territoire espagnol depuis plus de deux ans. Ils pourront ainsi occuper légalement un emploi ou bénéficier d’une formation dans les secteurs où existent de nombreux emplois non pourvus.

Accès au travail des étudiants étrangers

Cette réforme simplifie aussi l’accès au marché du travail pour les étudiants étrangers, qui seront autorisés à travailler jusqu’à 30 heures par semaine durant leurs études, puis à intégrer le marché du travail après leur formation sans avoir obligatoirement vécu au préalable trois ans en Espagne.

Elle favorise enfin le regroupement familial et l’octroi de visas de travail dans les secteurs d’activité sous tension, avec une simplification et une uniformisation des démarches administratives à accomplir.

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Ces mesures vont “améliorer le modèle migratoire espagnol et ses procédures, souvent lentes et inadaptées”, ce qui génère de longues périodes “d’irrégularité” pour les immigrés, “avec des coûts sociaux et économiques élevés” pour l’Espagne, souligne le ministère.

L’Espagne, qui possède l’un des taux de chômage les plus élevés de la zone euro, à 13,65 %, est malgré tout confrontée depuis plusieurs années à un manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité, comme l’hôtellerie, l’agriculture, le bâtiment ou les transports.

Ce phénomène, qui s’est accru depuis la pandémie de Covid-19, est régulièrement pointé du doigt par les entreprises de ces secteurs, qui disent peiner à recruter des salariés, ce qui limite leurs perspectives de croissance.