Région du Nord : les incendies de forêt seraient d’origine humaine, exacerbés par le changement climatique

Les incendies de forêt déclarés dans plusieurs forêts de la région du Nord seraient d’origine humaine, mais exacerbés par le changement climatique, a souligné l’expert en environnement, développement durable et changement climatique Said Chakri.

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Des avions Canadair, le 18 juillet 2022 dans la région de Larache. Crédit: MAP

Dans une interview accordée à la MAP, Said Chakri a précisé que les causes de ces feux de forêt peuvent être classées en deux catégories : les causes naturelles qui sont en fait rares et représentent moins de 5 % des causes des incendies, et celles humaines liées au comportement des humains, à l’indifférence ou la méconnaissance des dangers de certaines pratiques (mégots de cigarettes, allumage de feux dans les forêts pour cuisiner des repas, brûlage du couvert forestier pour exploitation agricole).

Concernant la propagation et l’intensité des incendies déclarés dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’expert a estimé que les pluies tardives qui sont tombées au cours des mois de mars et d’avril ont entraîné la croissance de l’herbe épaisse, tandis que les températures élevées enregistrées durant le mois de juin et le début de juillet ont provoqué le dessèchement des herbes, qui sont devenues très inflammables, et donc toute petite étincelle peut déclencher un grand incendie.

“Le citoyen, quelle que soit sa position ou sa responsabilité, doit contribuer à la préservation de cette richesse”

Said Chakri

Il a ajouté que les vents forts qui ont soufflé dans la région ont compliqué la tâche des équipes d’intervention, en plus du déclenchement de cinq incendies distincts à des moments quasi simultanés, notant que le changement climatique est devenu une réalité, et les causes du déclenchement des incendies peuvent se poursuivre dans les années à venir, d’où la nécessité d’adopter une stratégie claire avec la mobilisation des moyens nécessaires pour lutter contre les feux de forêt.

“Le citoyen, quelle que soit sa position ou sa responsabilité, doit contribuer à la préservation de cette richesse. Nous devons sensibiliser les citoyens à l’importance d’une interaction positive avec les forêts et mettre en avant leurs rôles et services”, a-t-il poursuivi, soulignant que le simple citoyen doit informer rapidement les autorités de tout incendie de forêt déclenché ou se porter volontaire pour l’éteindre, et le responsable doit promulguer des législations pour préserver les forêts.

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“Nous pouvons éviter la perte de milliers d’hectares par an, grâce à la fédération des efforts de tous”, a-t-il insisté, relevant que tous les intervenants doivent prendre en considération les nouvelles orientations dans lesquelles le Maroc s’est engagé, dans le cadre du nouveau modèle de développement et des accords internationaux, assurant que les ressources naturelles constituent la base d’un développement réel et durable, et les forêts sont au cœur du développement durable.

“Les forêts sont un patrimoine naturel et humain commun qu’il importe de préserver” et de transmettre aux générations futures, a-t-il conclu.

(avec MAP)