L’organisation de ce colloque démontre l’intérêt que porte la Chambre des conseillers à la question de la souveraineté et de la sécurité alimentaire, dans le sillage des orientations royales contenues dans le discours adressé par le roi Mohammed VI au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1re session de la première année législative de la 11e législature.
Dans son discours, le roi a appelait à “la nécessité de veiller à la constitution de la réserve stratégique en produits de première nécessité, notamment alimentaires, sanitaires et énergétiques, et à la mise à jour continue des besoins nationaux en la matière, en vue de préserver la sécurité stratégique du Maroc et de défendre ses intérêts dans la conjoncture présente qui charrie dans son sillage défis, risques et menaces”.
Cette rencontre a été l’occasion de mettre en exergue les bonnes pratiques en vigueur en matière de renforcement des mécanismes de production alimentaire et de gestion des stocks stratégiques.
Les participants aux travaux de ce colloque ont passé en revue les nouveautés liées à l’adaptation de la production agricole aux défis des changements climatiques, et les mesures à prendre pour remodeler les chaînes d’approvisionnement mondiales afin d’assurer l’approvisionnement alimentaire de manière juste et équitable.
Les participants ont ainsi examiné trois thématiques portant sur “les stratégies internationales pour assurer la relance du système de production et des filières alimentaires face aux changements climatiques et aux crises du nouveau contexte mondial”, “le rôle des Parlements dans l’élaboration de nouvelles lois pour renforcer la sécurité alimentaire”, et “la souveraineté et sécurité alimentaire au Maroc entre amélioration de la productivité et gestion stratégique des produits”.
Un niveau d’insécurité alimentaire inédit
S’exprimant à cette occasion, le président de la Chambre des conseillers, Naama Mayara a souligné que ce colloque s’inscrivait dans le cadre de la dynamique enclenchée par la Chambre des conseillers qui accorde une place importante au sujet de la sécurité alimentaire, notant que cette question est l’un des axes majeurs de la vision stratégique au niveau législatif et de la diplomatie parallèle.
Selon le président, ce colloque intervient dans un contexte mondial complexe qui érige la question de la souveraineté et de la sécurité alimentaire à l’échelle nationale et internationale, notant que le monde est confronté à une crise d’inflation sans précédent et à une situation d’incertitude, ainsi qu’à une augmentation significative de la demande alimentaire mondiale.
Pour sa part, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Maroc, Jean Senahoun, a indiqué que le monde faisait face à un niveau d’insécurité alimentaire inédit. Le dernier rapport de l’ONU a révélé que le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde avait augmenté pour atteindre plus de 800 millions en 2021, soit une hausse de 150 millions depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.
Le président du Parlement andin, le Chilien Fidel Espinoza Sandoval, a quant à lui mis l’accent sur l’importance de la question de la souveraineté alimentaire pour les pays d’Amérique du Sud, surtout que la nutrition est une composante essentielle et vitale de la vie humaine. Son Parlement a déjà pris une série d’initiatives visant à assurer la sécurité alimentaire et la qualité des produits alimentaires dans la région, a-t-il souligné, mettant l’accent sur le cadre réglementaire de la sécurité alimentaire et sa relation avec les politiques de souveraineté alimentaire.
De son côté, le président du groupe thématique concerné par la sécurité alimentaire au sein de la Chambre des conseillers, El Mehdi Atmoun, a affirmé que le royaume était conscient depuis longtemps des risques liés à la sécurité alimentaire, ajoutant que le groupe de travail avait déjà élaboré un projet de rapport sur l’état des différentes filières liées à la production, la distribution et la commercialisation des produits alimentaires.
(avec MAP)