Royaume-Uni : démission de Boris Johnson

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, usé par les scandales et affaibli par une série de démissions sans précédent, a annoncé jeudi sa démission de chef du parti conservateur, ouvrant la voie à son remplacement à la tête du gouvernement.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson. Crédit: AFP

C’est clairement la volonté du parti conservateur qu’il y ait un nouveau leader et donc un nouveau Premier ministre”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse devant Downing Street, se disant “triste d’abandonner le meilleur travail au monde”. Il a ajouté que le calendrier pour l’élection d’un nouveau leader conservateur serait précisé la semaine prochaine.

Démissions en série

“Nous n’avons pas besoin d’un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d’un vrai changement de gouvernement”, avait peu avant fait valoir le chef de l’opposition Keir Starmer, menaçant d’organiser un vote de défiance à la Chambre si Johnson restait au pouvoir.

Les démissions et les appels au départ de Johnson, aux trois années turbulentes marquées par des scandales à répétition, s’étaient poursuivis jeudi, alors que Downing Street annonçait une série de nominations pour remplacer les ministres et secrétaires d’État démissionnaires.

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Le tout nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi, nommé mardi, avait appelé Boris Johnson à “partir maintenant”, alors que la ministre de l’Éducation, nommée elle aussi mardi, annonçait sa démission.

Au total, une soixantaine de départs ont été annoncés au sein du gouvernement depuis mardi, dont cinq ministres, un exode d’une rapidité sans précédent dans l’histoire politique britannique.

“Point de non-retour”

Le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Brandon Lewis, a aussi annoncé son départ. “Un gouvernement décent et responsable repose sur l’honnêteté, l’intégrité et le respect mutuel — c’est avec un profond regret personnel que je dois quitter le gouvernement étant donné que j’estime que ces valeurs ne sont plus défendues”, a écrit Brandon Lewis, soulignant que le “point de non-retour” avait été atteint selon lui.

Le gouvernement de Boris Johnson a été secoué par un nouveau scandale sexuel, le 30 juin 2022.Crédit: Gabriel Bouys / AFP

Le Premier ministre de 58 ans, qui affirme qu’il a un “mandat colossal” à accomplir, a riposté en limogeant par téléphone mercredi soir le ministre qui avait été le premier à venir lui conseiller de démissionner plus tôt dans la journée, Michael Gove, chargé du rééquilibrage territorial. Selon la BBC, Downing Street aurait qualifié Michael Gove de “serpent” indigne de la confiance de Johnson.

Boris Johnson, connu pour ne pas être à un mensonge près, avait varié dans ses explications, provoquant frustration puis colère des élus conservateurs, dans un pays confronté à une inflation record de 9 % et à des mouvements sociaux. Sa cote de popularité avait plongé, et près de 70 % des Britanniques souhaitent désormais son départ, selon deux sondages cette semaine.

Johnson avait échappé le mois dernier à un vote de défiance, 40 % des députés conservateurs refusant cependant de lui accorder leur confiance.

(avec AFP)