Massacre dans une église au Nigeria : le chef de l'ONU condamne une “attaque odieuse”

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné" l'attaque "odieuse" perpétrée dimanche contre une église dans le sud-ouest du Nigeria, où au moins 21 fidèles, dont des enfants, ont été tués, selon le bilan des autorités.

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Le gouverneur de l'État d'Ondo, Rotimi Akeredolu montre le sol taché de sang après une attaque par des hommes armés à l'église catholique St. Francis dans la ville d'Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, le 5 juin 2022. Crédit: AFP

Guterres « condamne fermement l’attaque odieuse perpétrée le 5 juin dans l’église catholique St. Francis à Owo, dans l’État d’Ondo, qui a fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils alors que les gens se rassemblaient pour le service de la Pentecôte », a déclaré l’un de ses porte-paroles dans un communiqué publié samedi soir.

« Les attaques contre les lieux de culte sont abjectes », a-t-il ajouté, exhortant les autorités nigérianes à tout faire pour traduire les responsables de cette tuerie en justice.

Dimanche en fin de matinée, des hommes armés, « certains déguisés en fidèles » et munis d’explosifs, ont attaqué les fidèles réunis dans l’église d’Owo, selon la police.

Deux jours après cette tuerie, le pays le plus peuplé d’Afrique est toujours sous le choc alors que les témoignages des rescapés commencent à affluer. Un prêtre et un témoin ont raconté à l’AFP l’attaque à laquelle ils ont survécu.

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Le père Andrew Abayomi célébrait la messe quand les assaillants ont pris d’assaut l’église. Il a expliqué s’être réfugié avec d’autres personnes, dont des enfants, dans la sacristie pendant une vingtaine de minutes avant de sortir et de découvrir le carnage.

« J’ai vu des personnes sans vie », dont une « femme abattue », a-t-il déclaré. Il a également dit avoir vu des restes humains « déchiquetés » par de la « dynamite ». Une quarantaine de blessés sont actuellement soignés dans plusieurs centres médicaux de la ville.

Sur son lit d’hôpital, la joue et le torse cachés par les bandages, Bade Salawu a expliqué à l’AFP que les fidèles ont d’abord « entendu le bruit très fort d’une arme à feu », avant d’évoquer le « chaos » qui a suivi. Les assaillants « ne sont pas venus pour voler (…) ou kidnapper qui que ce soit, leur objectif était juste de tuer et de détruire », a-t-il insisté.

L’attaque est survenue à l’avant-veille du lancement par l’APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l’élection présidentielle de 2023 pour choisir son candidat.

Le Nigeria est en proie à une insurrection jihadiste dans le Nord-Est, et aux bandes criminelles qui ravagent le Nord-Ouest et le centre. Le Sud-Ouest, où s’est produit l’attaque, est d’habitude relativement épargné par les violences.