Conseil de sécurité des Nations Unies : le Maroc et l'Algérie s'écharpent au sujet du respect des droits de l'Homme

Le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé, mercredi, un débat public sous le thème "Femmes, paix et sécurité". Les délégations marocaine et algérienne se sont échangées des accusations. Détails.

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Le Représentant permanent adjoint du Maroc à l’ONU, Omar Kadiri. Crédit: Twitter @Morocco_UN

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu, mercredi à New York, un débat public à l’initiative de la délégation britannique, le sujet étant « La violence sexuelle liée aux conflits ». Les délégations marocaine et algérienne ont saisi l’occasion pour s’attaquer.

L’Algérie, « violeur en série » des droits de l’Homme, selon le Maroc

L’Algérie est « un violeur en série » des droits de l’Homme et du droit humanitaire international, a affirmé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant permanent adjoint du Maroc à l’ONU, Omar Kadiri, en réponse aux accusations algériennes de « violations des droits de l’Homme » au Sahara marocain.

Pour Kadiri, la délégation algérienne « tente une nouvelle fois d’induire la communauté internationale en erreur et de s’en prendre au royaume à travers la répétition de fabrications et de falsifications dénuées de tout fondement sur la question du Sahara marocain ». Il a, à ce propos, souligné que cette question n’a jamais été soulevée dans aucun des rapports ni du Secrétaire général de l’ONU, ni de sa représentante spéciale, sur les questions des femmes, de la paix et de la sécurité, Pramila Patten.

« En mars et mai 2020, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) a publié deux communiqués sur le Hirak et la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie », a jouté Omar Kadiri. « Le HCDH a réitéré de plus en plus sa préoccupation par la situation en Algérie où les droits à la liberté d’opinion et d’expression, de réunion pacifique et de participation à la vie publique continuent d’être attaqués, par l’utilisation de la force inutile et disproportionnée contre des manifestants pacifiques, ainsi que par les arrestations continues », a poursuivi le diplomate.

« Il s’agit d’un fait rare que le HCDH publie deux communiqués alarmants sur le même pays dans un espace de temps aussi réduit », a-t-il estimé, notant que « ceci démontre la gravité et l’ampleur des violations des droits de l’Homme en Algérie ».

Le Maroc, l’Algérie et Sultana

Selon la délégation algérienne, « les autorités marocaines utilisent la violence sexuelle comme moyen d’intimidation des femmes sahraouies, ‘défenseures des droits de l’homme' », à l’activiste pro-Polisario Sultana Khaya.

“Elle n’est aucunement une soi-disant activiste des droits de l’Homme, mais un agent du polisario et de l’Algérie, qui appelle à la violence et à l’action militaire”, a répondu le représentant du Maroc, ajoutant que cette personne est utilisée par le Polisario et l’Algérie pour « induire la communauté internationale en erreur sur des prétendues violations mensongères des droits de l’Homme au Sahara ».

Celle-ci n’est nullement soumise, ni à des abus sexuels, ni à une résidence surveillée comme le prétend Alger, a-t-il poursuivi. « Elle est libre de ses actions. Cette personne quitte le Maroc et les provinces du Sud du Royaume par un passeport marocain et voyage à Genève, en Algérie, à l’université de Boumerdes, et partout dans le monde pour dire des mensonges contre le Maroc », a encore indiqué le diplomate,

La délégation algérienne a également indiqué que ces « violations » prétendues « ont été signalées et enregistrées par la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, soulignant qu’elles sont ‘systématiques’ et nécessitent une plus grande attention de la part de la communauté internationale et des instances compétentes ».

De son côté, Kadiri a noté que Mary Lawlor « s’est dessaisie de son cas, étant convaincue du caractère fallacieux des allégations de Sultana Khaya ». « Mme Lowlor a pris cette décision lorsqu’elle a vu ces photos, véridiques », a-t-il relevé, ajoutant que la Rapporteuse spéciale a « bien compris que Khaya manipule les droits de l’Homme pour des visées politiques et séparatistes ».

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(avec MAP)