Le Maroc s’apprête à franchir un nouveau cap dans sa lutte contre l’insécurité routière. Face à un bilan toujours préoccupant, le ministère du Transport et de la Logistique planche sur une nouvelle réforme du Code de la route, un texte déjà retravaillé en profondeur en 2010, mais dont l’application a mis en lumière les nombreuses insuffisances.
Du coup, cette nouvelle refonte doit permettre de renforcer l’arsenal juridique, combler les lacunes du cadre législatif actuel et adapter la réglementation aux évolutions technologiques ainsi qu’aux nouvelles réalités du trafic routier.
Autant d’enjeux qui sont au cœur de l’avant-projet de loi modifiant et complétant la loi n° 52-05, actuellement soumis au commentaire public.
Les dernières statistiques appuient la nécessité d’un durcissement des règles. Selon les données du département dirigé par Abdessamad Kayouh, les accidents ont connu une hausse de 9,5 % durant les dix premiers mois de 2023, illustrant les limites des mesures en place. En tout, en 2023, ce sont plus de 3800 personnes qui ont été tuées sur les routes ou dans les rues du Royaume. Pourtant, entre 2015 et 2022, la mortalité routière avait reculé de 22,47 %, mais certaines catégories d’usagers demeurent particulièrement exposées.
Les conducteurs de deux-roues motorisés, notamment, affichent un taux de mortalité en progression de 31,14 %, confirmant leur vulnérabilité persistante. Dans ces conditions, l’objectif fixé par la Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, qui ambitionne de réduire de moitié le nombre de décès sur les routes, semble difficilement atteignable, du moins sans un drastique aggiornamento législatif.
Alors que nos routes sont toujours aussi meurtrières, un nouveau lifting du Code de la route est en préparation. Réforme des permis de conduire, amendes alourdies, sanctions renforcées pour les transporteurs… Tour d’horizon des mesures phares. pic.twitter.com/3WBQsQWrtg
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) February 19, 2025
Vers une réforme des permis de conduire
L’un des changements majeurs introduits par cet avant-projet de loi concerne les conditions d’obtention et d’extension des catégories de permis de conduire.