Jusqu’au bout de l’horreur

Par Fatym Layachi

Dans la nuit de dimanche à lundi, l’horreur semble avoir franchi un nouveau cap dans la bande de Gaza. Une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens à Rafah. Des tentes en feu, des corps déchiquetés, un épais brouillard suffocant de fumée, des hurlements dans l’obscurité, les bombes qui déchirent les ténèbres… voilà les images que tu as découvertes, sidérée, face à ton écran.

Tu n’as pas fermé l’œil de la nuit. Hantée par ces images d’épouvante. Impuissante et épuisée. Incapable même de décrire l’atrocité que tu vois derrière un écran. Le cœur en miettes, le ventre en nœuds et les yeux pleins de larmes. De la tristesse qui a le goût de la colère.

“Cette guerre est une guerre contre l’avenir”

Fatym Layachi

Cette guerre n’a aucun sens. Cette guerre massacre des civils. Elle était censée être une guerre contre une idéologie mortifère, elle est une guerre contre l’avenir. Cette folie destructrice doit cesser. Il faut un cessez-le-feu immédiat pour les civils palestiniens qui se font massacrer. Il faut que les otages israéliens soient libérés. Un accord doit être signé ou imposé au plus vite par la communauté internationale. Ça ne peut plus durer.

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La diplomatie internationale doit jouer son rôle. Doit assumer ses responsabilités. Personne ne peut savoir jusqu’où cette folie va continuer. Jusqu’où cette horreur ira dans cette escalade du pire. La seule certitude depuis 237 jours : les lendemains sont pires. L’horreur n’a cessé de s’amplifier. Les frappes se poursuivent. Les frappes se poursuivent malgré les condamnations internationales, les indignations mondiales et les réunions de l’ONU.

Les chars de l’armée israélienne ont pénétré dans Rafah. Et rien ne semble pouvoir arrêter ce gouvernement fasciste qui ne fait plus du tout l’unanimité au sein de la société israélienne. Ce gouvernement fasciste conduit par un homme qui semble avoir perdu et la raison et l’humanité. Ce qu’il se passe à Rafah est une tragédie inhumaine. C’est horrible. Et cette horreur doit être dénoncée sans bégaiement. Sans relativisation. C’est une horreur absolue.

Ce sont des pages noires de l’histoire et de notre humanité qui sont en train de s’écrire avec le sang des innocents

Fatym Layachi

Et l’horreur semble défier même les mots. Comment qualifier les images effroyables de ces tentes en feu? Comment ne pas être touchés par ces vies parties en fumée ? Et les cris des gamins que personne n’a pu sauver ? Les images sont insoutenables. La réalité doit être tellement pire. Tu n’arrives même pas à imaginer. Tu penses à ces parents qui ont dû entendre leurs gamins hurler sans rien pouvoir faire. Tu penses à ces mères qui n’ont peut-être pas pu sauver leurs enfants qui hurlaient. Hurlaient à la mort.

Tous ces morts te glacent le sang, mais il y a aussi les survivants. Sûrement des dizaines de brûlés. Peut-être des centaines. Tous ceux-là, comment sera leur lendemain ? Et les jours d’après ? Tous ceux qu’il faudra soigner, avec quoi on les soignera ? Comment ? Sans anesthésie. Sans pansement non plus. Comment on répare de la chair en lambeaux à Rafah ? Comment on soigne à Rafah? Dans cette Rafah qui doit avoir l’odeur de la mort et des vies calcinées. Ce sont des pages noires de l’histoire et de notre humanité qui sont en train de s’écrire avec le sang des innocents.

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