Quelle est la particularité de cette édition et peut-on avoir un aperçu sur la programmation et les événements phares au menu ?
La 14e édition du Salon du Cheval d’El Jadida, qui se tiendra du 17 au 22 octobre 2023, promet d’être une véritable ode à l’équitation sous toutes ses formes. Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cet événement est devenu, au fil des ans, une référence incontournable pour tous les passionnés du cheval.
Cette année, la grande nouveauté est le choix du thème en relation avec le développement durable. Dans un monde en constante mutation, où le respect de l’environnement est au cœur de toutes les préoccupations, le choix de ce thème témoigne de l’ambition du Salon d’aligner la passion pour le cheval avec les enjeux environnementaux actuels.
La programmation, quant à elle, est conçue comme une mosaïque d’activités. Elle embrasse à la fois le spectre sportif, avec des compétitions équestres prestigieuses, le volet récréatif et le volet culturel, avec des conférences de haut niveau qui mettront en lumière différents aspects de l’utilisation du cheval et son impact sur notre société.
Parmi les moments forts attendus, le Grand Prix de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI de Tbourida qui occupe une place de choix, parmi les multiples facettes étincelantes de cette manifestation.
Les nuits équestres, promettant magie et émotion, devraient tenir en haleine un public aussi nombreux que diversifié. L’événement est aussi l’occasion rêvée pour les professionnels de se rencontrer, d’échanger et de tisser des liens, faisant du Salon un véritable carrefour des cultures équestres.
Quel est le rôle aujourd’hui du monde équestre dans la protection et le respect de l’environnement ?
Le monde équestre entretient, c’est vrai, une relation particulière avec la nature et l’environnement. Ce fait, nous avons choisi de le souligner cette année en introduisant des débats et des sessions d’information et de sensibilisation sur l’importance de la durabilité.
Dans ce sens, le thème choisi pour cette édition met en avant le rôle du cheval et de la filière équine dans la poursuite des objectifs de développement durable. C’est l’occasion d’engager une réflexion sur les pratiques actuelles de l’utilisation et de l’élevage des chevaux et sur les moyens de les améliorer pour assurer un avenir durable pour tous.
Par exemple, les compétitions peuvent être organisées de manière à réduire leur empreinte carbone, en utilisant des matériaux recyclés ou en optant pour des solutions d’énergie renouvelable.
Qu’en est-il de l’importance aujourd’hui de l’innovation dans l’amélioration des pratiques et des moyens à même d’assurer un avenir durable pour les communautés ?
L’innovation n’est pas seulement un mot à la mode ; c’est une pierre angulaire pour bâtir un avenir plus durable, surtout dans un domaine aussi riche en traditions que le monde équestre.
Il y a quelque chose de magique dans le Salon du Cheval d’El Jadida, une sorte de mélange harmonieux entre l’ancien et le moderne.On y célèbre des traditions séculaires, comme les épreuves de Tbourida, tout en explorant les possibilités infinies offertes par la technologie et la science modernes.
Prenons, par exemple, les nouvelles technologies de traçabilité et de gestion de données qui transforment la manière dont nous comprenons et prenons soin de ces magnifiques créatures. Ces avancées, souvent rendues possibles grâce à la collaboration avec des experts internationaux, offrent une meilleure gestion des soins aux chevaux et une plus grande efficacité opérationnelle pour les éleveurs et les gestionnaires de centres équestres.
L’innovation nous aide donc à réinventer et à améliorer sans cesse nos pratiques, tout en rendant hommage à notre riche patrimoine culturel. Elle établit un dialogue fascinant entre ce que nous avons hérité et ce que nous voulons léguer aux générations futures.
Ainsi, le Salon du Cheval d’El Jadida se positionne non seulement comme un conservatoire vivant des traditions équestres mais aussi comme un incubateur d’idées nouvelles pour un avenir durable.
Et si on revient au rôle de l’Association du Salon du Cheval ?
L’Association du Salon du Cheval est bien plus qu’un simple organisateur, sa mission principale est d’encourager toute activité visant le développement et la promotion de la filière équine et en particulier le développement socio-économique.
Elle vise la coopération, établissant des partenariats pour valoriser l’industrie équine, avec un impact profond sur le développement rural, où le cheval joue souvent un rôle important. La coopération entre les différents intervenants dans le milieu du cheval, tant nationaux qu’internationaux, est une priorité de notre Salon.
Et en ce qui concerne le patrimoine, nous mettons beaucoup d’ardeur à célébrer et à protéger les traditions équestres du royaume. Du Grand Prix de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de Tbourida aux nuits équestres, chaque événement est une nouvelle opportunité de mettre en valeur le riche héritage culturel lié au cheval.
Mais ne nous méprenons pas, notre regard est aussi fermement tourné vers l’avenir. L’Association encourage le développement des métiers du cheval, ces professions souvent méconnues mais indispensables à l’écosystème équestre. Il s’agit ici de jeter les bases d’une industrie plus forte et plus durable.
Que pouvez-vous nous dire sur la mission du Salon pour ce qui est du rapprochement des cultures ?
Le Salon du Cheval est plus qu’une vitrine de la splendeur équestre ; il est une mosaïque où chaque tesselle représente une tradition, une pratique ou un savoir-faire. D’un côté, vous avez le spectacle traditionnel et ancestral de la Tbourida, de l’autre, des démonstrations de dressage et des shows équestres d’une grande modernité. Cette scène, riche et variée, est complétée par le ton des autres pays. Des participants venus des quatre coins de la planète : Moyen-Orient, Afrique et Europe, etc. ; se rejoignent en ce carrefour unique.
Chaque pays arrive avec son propre bagage équestre, sa propre manière de communiquer avec le cheval, de le monter, de le soigner. Le Salon devient ainsi une sorte de Babel heureuse où, au lieu de se diviser, les cultures convergent et se comprennent.
C’est un lieu d’échange inestimable qui permet à chaque visiteur, quel que soit son pays d’origine, de repartir avec un peu plus que ce qu’il avait en arrivant. Au fond, notre mission transcende la simple exposition de chevaux. Elle vise à rapprocher les peuples en célébrant ce qui les distingue, tout en mettant en lumière ce qui les unit : un amour inconditionnel pour l’univers équestre.
Le Salon du Cheval d’El Jadida est cette plateforme où des mondes différents, mais complémentaires, se rencontrent, dialoguent et, finalement, s’enrichissent mutuellement.
Que pouvez-vous nous dire aussi sur la relation entre le jeune public et la culture du cheval au Maroc ?
Pour que la flamme de la culture équine continue de briller, il est impératif que nous tendions la torche aux jeunes générations. Et c’est précisément ce que fait le Salon du Cheval. Ici, les enfants ne sont pas de simples spectateurs ; ils sont les protagonistes d’une aventure qui forge leur passion et sculpte leur curiosité.
Ce seront plus de 30 000 petits pieds qui gambaderont à travers des visites guidées spécialement conçues pour eux, écarquillant les yeux devant la majesté de ces nobles créatures. Dans notre espace réservé aux enfants, la magie prend vie à travers une panoplie d’activités ludiques et éducatives.
Le but est simple mais profondément significatif : faire naître un amour pour le monde équestre qui accompagnera ces jeunes dans leur voyage à travers la vie. Nous ne parlons pas seulement de divertissement ; nous parlons de la création d’une armée d’ambassadeurs pour la cause équine, une nouvelle génération de cavaliers, d’éleveurs et de passionnés qui porteront haut l’étendard de notre patrimoine.
Dans le cadre du Salon, chaque enfant devient un maillon d’une chaîne ancestrale, une chaîne dont chaque maillon se nourrit du précédent et alimente le suivant. Nous avons la responsabilité non seulement d’honorer notre histoire, mais aussi de transmettre un héritage vibrant aux générations futures.
Donc, quand on parle du jeune public, il ne s’agit pas seulement de leur donner un aperçu de la culture équine, mais plutôt de les inviter à en être les cocréateurs. Ils ne sont pas l’avenir du monde équestre marocain ; ils en sont déjà le présent vivant et palpitant.
Peut-on parler d’opportunité d’investissement au Salon ?
Parler d’investissement au Salon du Cheval, c’est comme évoquer l’horizon devant un galop libre : les possibilités sont illimitées et l’avenir s’annonce lumineux. Le Salon n’est pas seulement un rendez-vous pour les passionnés, c’est aussi une véritable rampe de lancement pour des initiatives économiques viables et durables.
Et l’intérêt de cet investissement, c’est qu’il ne se limite pas à un secteur ou à une classe sociale. Il irrigue l’économie dans son ensemble, depuis la mise en avant des artisans locaux jusqu’au développement d’entreprises en milieu rural, contribuant ainsi à l’essor d’une classe moyenne en milieu rural.
Le Salon du Cheval est une manne économique, et ses retombées se font sentir amplement, en particulier dans la province d’El Jadida. Les hôtels, les restaurants, les commerces de proximité… tout le tissu économique local vibre au rythme du Salon, recevant un coup de fouet qui résonne longtemps après la fin de l’événement.
Mais ne perdons pas de vue le tableau global : investir dans ce secteur, c’est aussi s’inscrire dans une tradition, une culture, une passion qui transcendent les âges et les frontières. C’est se positionner dans une filière qui, tout en étant ancrée dans le patrimoine marocain, est aussi tournée vers l’avenir et ouverte sur le monde.