Séisme : à Asni, dans les tentes d’un hôpital de campagne déployé en urgence

Un hôpital médico-chirurgical de campagne est entré en service lundi 11 septembre à Asni, à 50 kilomètres au sud de Marrakech. Visite guidée avec son médecin-chef, colonel des Forces armées royales (FAR).

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L'hôpital de campagne d'Asni voit arriver ses premiers patients, le 11 septembre 2023. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

A Asni,  juste devant le siège du caïdat, dont les deux tours sont effondrées, les Forces armées royales (FAR) ont installé en moins de 48 heures un hôpital médico-chirurgical de campagne.

Drapeau marocain en berne en signe de deuil, photo encadrée du roi, chef suprême et chef d’État-major général des FAR, hommes et femmes en treillis… dans la matinée de ce lundi 11 septembre, tout évoque l’urgence du moment. Une vingtaine de tentes sont déployées et commencent à recevoir les premiers patients, victimes du séisme.

Village appuyé sur les contreforts du Haut Atlas, Asni est situé à quelques dizaines de kilomètres du cœur du terrible séisme qui a secoué la province d’Al Haouz. Autour, dans les montagnes, une centaine de douars ont été détruits ou sérieusement endommagés par le tremblement de terre.

La commune d’Asni et la région ont été particulièrement touchées.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Toutes spécialités confondues

L’hôpital de campagne est doté d’un Poste de commandement (PC) intégré, de services de médecine générale, de médecine interne, de chirurgie viscérale et maxillo-faciale, de radiologie, de gynécologie et pédiatrie (un espace est également dédié aux femmes), d’une unité ORL et ophtalmologie. Ainsi qu’une cellule de soutien psychologique.

L’hôpital dispose donc de plusieurs spécialités médico-chirurgicales avec 24 médecins, toutes spécialités confondues, 48 infirmiers et infirmières et 50 assistantes sociales. Il comprend aussi un laboratoire dûment équipé, un bloc opératoire, une cellule de soins et de consultation, et une pharmacie.

Dans la vingtaine de tentes déployées, le service hospitalier est assuré par un staff de 24 médecins, toutes spécialités confondues, 48 infirmiers et infirmières et 50 assistantes sociales.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Sur place, nous avons rencontré son médecin-chef, le colonel des Forces armées royales (FAR), Youssef Kabous. Il commence par rappeler que “l’hôpital de campagne a été déployé en l’espace de 48 heure, suite aux instructions royales de Sa Majesté”.

Le médecin-chef militaire explique ensuite que cet hôpital a pour objectif de soigner les blessés de toute la zone du versant nord du Haut Atlas. Du côté sud de la chaîne montagneuse, dans la région de Taroudant, un autre hôpital de campagne a été déployé par les FAR.

Une des tentes de l’Hôpital de campagne d’Asni, le 11 septembre 2023.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Soutien psychologique

Depuis sa mise en service aux premières heures du matin, l’hôpital de campagne voit arriver à une fréquence assez régulière des ambulances provenant de la vaste zone montagneuse comprise entre Tahanaout et Talat N’Yaâkoub.

Des patients de l’hôpital de campagne.Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

L’hôpital est statique, et les ambulances que vous voyez nous ramènent les blessés qu’on prend en charge à notre niveau si on peut, après évaluation. Mais si ce sont des patients graves qui nécessitent des soins beaucoup plus poussés, on les évacue vers les structures les plus proches, à Marrakech”, nous explique le colonel Kabous. Ce dernier pointe par ailleurs l’importance de l’impact psychologique du séisme sur les populations, un aspect à ne pas négliger.

 

Un psychiatre et 50 assistantes sociales sont là pour assurer un soutien psychologique aux rescapés du séisme.Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Outre les 50 assistantes sociales spécialistes, un psychiatre est mis à la disposition des survivants ayant perdu des proches. “C’est pour les aider à surmonter le traumatisme. Certes, c’est difficile, mais nous faisons le maximum possible pour aider cette population à surmonter ce choc”, ponctue l’officier.

L’hôpital de campagne devrait continuer à accueillir les personnes blessées et traumatisées pendant plusieurs semaines, nous assure-t-il, afin de prendre en charge la population gravement meurtrie par le tremblement de terre.

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